Pourquoi est-il important d’imaginer d’autres modes de transport en milieu rural et périurbain ?
L’étalement des agglomérations et la dispersion de l’habitat en zone rurale, la localisation des activités économiques et le manque de transports en commun dans ces territoires où vivent 40 % des Français, ont poussé à une utilisation massive de la voiture individuelle qui n’est plus tenable aujourd’hui tant pour le climat, la qualité de l’air que le pouvoir d’achat des habitants des zones périphériques et rurales, contraints d’utiliser leur véhicule au quotidien.
Les collectivités locales, en association avec des acteurs privés ou associatifs, doivent désormais proposer et susciter des façons alternatives de se déplacer, moins polluantes pour l’environnement et moins coûteuses pour leur budget. Il s’agit de maintenir le lien social et l’accès aux services : santé, enseignement, commerces, loisirs… C’est également un atout pour renforcer l’attractivité de leur territoire.
Comment faire ?
On réalise une enquête sur les habitudes des résidents et leur profil socio-économique, la géographie du territoire et ses pôles d’activité. On identifie les « zones blanches » et les sources d’insatisfaction sur les offres de transport existantes. On pose un diagnostic et on lance des expérimentations.
On l’encourage en aménageant des aires de covoiturage aux abords des routes fréquentées et en créant une plateforme qui permet de mettre en relation conducteurs et passagers. On organise un service d’autopartage pour faciliter la location de particulier à particulier. Un service qui peut être dupliqué au sein des entreprises d’une zone d’activités. On stimule l’auto-stop sécurisé avec des panneaux de signalisation.
Installer des stations de recharge pour voitures électriques et/ou points de ravitaillement pour celles fonctionnant au gaz. La collectivité investit aussi dans une flotte électrique ou au gaz et peut mutualiser son utilisation, par exemple en proposant aux habitants d’utiliser les véhicules quand le personnel ne s’en sert pas.
Au sein de l’intercommunalité ou en lien avec les communes alentours, on prend des mesures pour le développer. Avec des véloroutes et des voies vertes, des parkings sécurisés, une flotte de vélos électriques en libre-service, un service de réparation, etc.
Pour permettre aux enfants d'aller à l’école à bicyclette ou à pied.
Avec des tarifs raisonnables, il permet les déplacements des ménages modestes, des jeunes, des personnes à mobilité réduite, voire des touristes.
Pour qu’ils deviennent « relais colis » afin de simplifier le « dernier kilomètre » de livraison.
Pour permettre le télétravail ou l’organisation de réunions en visioconférence.
Indicateurs
1 Français sur 4 a déjà refusé un emploi faute de moyens de transport. Source : (Laboratoire de la Mobilité Inclusive)
70 % des déplacements en dehors des villes se font en voiture contre 61 % en zone urbaine. Source : (CEREMA)
20 kms C'est la distance moyenne domicile-travail dans les territoires ruraux. Source : (CEREMA)
5 000 € par an en moyenne, c'est ce que coûte une voiture pour un ménage, soit 10 à 12% de son budget. Source : (ADEME)
Ils le font déjà !

Commune rurales Auvergne-Rhônes-Alpes - 37 300 habitants
Expérimentation de deux formes d’autopartage.
La première, intergénérationnelle, entre particuliers, encourage une personne âgée qui se sert peu de sa voiture à la louer aux personnes ayant un besoin occasionnel : un service assure la mise en relation entre les habitants et le paiement, jouant ainsi le rôle de tiers de confiance. Par ailleurs, ces collectivités ont fait un achat groupé de véhicules électriques, proposés en libre-service.

Communauté de communes des Hauts-de-France - 38 000 habitants
Lignes de transport scolaire ouvertes à d’autres publics que les élèves y compris aux heures de pointe.
Tous les habitants peuvent les emprunter. Hors plages de transports scolaires, c’est le transport à la demande qui prend la relève. Ce changement de cap a permis de réduire le nombre de véhicules effectuant du transport à la demande en ville pour les réorienter vers la gare locale.

Petite municipalité des Pays-de-la-Loire - 1 620 habitants
Mise en place d’un système de « vélo bus ».
Lassée de voir le flot incessant de voitures devant l’école, matin et soir, la commune a mis en place un système de « vélo bus » afin d’inciter les enfants volontaires à se rendre en classe à bicyclette, en empruntant la voie verte. Ils sont accompagnés par un agent communal et des bénévoles, sauf pendant l’hiver où le service est suspendu. Une vingtaine d’élèves a adopté ce mode de transport aux effets bénéfiques sur la réduction des embouteillages… et le niveau d’attention scolaire.

Intercommunalité de Bourgogne-Franche-Comté - 22 355 habitants
Partenariat avec l’association « Rezo Pouce » pour développer l’autostop sécurisé dans ses 66 villages.
Chacun des bourgs dispose de deux arrêts marqués par des panneaux en forme de pouce. Un macaron à apposer sur son véhicule est donné à tout conducteur souhaitant faire partie du réseau. L’application sur smartphone de Rezo Pouce permet aux autostoppeurs d’indiquer leur destination et aux chauffeurs d’informer les éventuels passagers de leur futur passage.
Élu(e), je peux...
- Étudier au sein de l’intercommunalité un plan de mobilité rurale.
- Organiser un service d’autopartage pour encourager la location de voiture de particulier à particulier.
- Déployer un plan vélo motivant, avec des pistes cyclables, des aides à l’achat de bicyclettes, un service de location de vélo électrique, des parkings sécurisés près des gares.
- Encourager le déploiement de plateforme de covoiturage solidaire auprès de réseaux existants.
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