Conseil

Accompagner la transition juste du territoire

Les conséquences du changement climatique et la pollution menace le bien-être de tous et creusent les inégalités. Aussi, conduire une transition écologique juste est essentiel, à travers des politiques solidaires et démocratiques.

POUR QUI ? Élus locaux

AGIR

En tant qu’élu, je peux…

  • Expérimenter de nouveaux modèles permettant de rendre abordables à tous les bénéfices de la transition écologique : sécurité sociale de l’alimentation, tarification différenciée des transports en commun et des cantines scolaires, magasins coopératifs, etc.
  • Permettre la participation de toutes les catégories d’habitants aux décisions, en mettant en place des conventions ou jurys citoyens représentatifs, tirés au sort et indemnisés, pour favoriser le dialogue démocratique autour de la transition écologique sur le territoire.
  • Anticiper les conséquences socio-économiques de la transition, ainsi que les impacts du changement climatique, notamment pour les publics les plus vulnérables : identifier ceux qui seront affectés par des transformations importantes (pratiques sociales et activités particulièrement polluantes, ou liées à celles-ci, dans les transports, le bâtiment, l’industrie, l’agriculture, etc.) et délibérer au niveau local des réponses à leur apporter.
  • Favoriser la présence d’espaces verts de proximité pour faciliter leur accès à l’ensemble des habitants, y compris en dehors du centre-ville et dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
  • Investir dans des infrastructures et des équipements qui bénéficient à tous (solutions mutualisées de covoiturage, transports collectifs, réseaux de chaleur, énergie renouvelable participative, fontaines d’eau, cours d’école végétalisées accessibles en période de fortes chaleurs, etc.).
  • Améliorer le repérage et mettre en place un réseau de donneurs d’alerte pour les ménages en précarité (énergétique ou alimentaire) et les personnes vulnérables face aux vagues de chaleur (via le registre communal) en lien avec les CCAS et les acteurs de proximité.

Agir par domaine de compétence : passez à l’action

Et en pratique, on peut…

Saisir toutes les opportunités pour renforcer la cohésion sociale

À l’intersection de l’emploi et du social, on peut par exemple soutenir les acteurs locaux qui assurent la collecte, la réparation, le réemploi, le recyclage de certains biens (électroménagers, surplus alimentaires, biens courants, etc.). Cela permet à la fois de favoriser l’accès à ces biens pour une partie de la population et de fournir une activité utile à des publics parfois très éloignés de l’emploi.

Favoriser les initiatives locales

Elles peuvent être portées par les mairies, les CCAS, les tiers-lieux et les associations, et contribuent à rendre la transition accessible à tous. Par exemple, on joue sur la tarification des cantines publiques ou des transports en communs, et on met aussi en place des épiceries solidaires, des ressourceries, des services mutualisés d’autopartage ou de covoiturage par véhicule électrique, etc. On favorise les initiatives collectives renforçant le lien social autour de pratiques de nature (sorties, chantiers nature, jardins partagés).

Prévenir les risques d’opposition

On prend en compte le fait que la transition écologique implique des changements de grande ampleur, qui causent parfois localement des difficultés à certains secteurs d’activité, ou peuvent être vécus comme des menaces et des régressions par certains habitants. Pour prévenir les risques de blocage et décider démocratiquement des réponses à apporter, on anticipe ! On peut étudier les opportunités (par exemple, en s’appuyant sur le calculateur en ligne territoires-emplois.org qui permet d’estimer les emplois créés par des politiques de transition écologique à toutes les échelles territoriales), identifier les besoins de compétences professionnelles nouvelles (afin de ne pas passer à côté d’emplois non délocalisables), réaliser des études d’impacts socio-économiques, et créer des espaces de débats pour décider collectivement des accompagnements à mettre en place.

Accorder une vigilance particulière aux populations vulnérables

Le changement climatique impacte l’accès à l’énergie, aux espaces de nature et à l’ensemble des services environnementaux. On peut s’appuyer par exemple sur l’outil GÉODIP de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) pour géolocaliser précisément, à l’échelle de l’îlot, les zones de précarité énergétique concernant le logement et la mobilité.

On pense également, à travers l’aménagement du territoire, aux moyens de rendre accessibles à toutes les catégories d’habitants les services rendus par la nature, en termes d’adaptation au changement climatique, de santé, de cadre de vie, de lien social…

On lance des études pour identifier et corriger les possibles inégalités sociospatiales liées aux points noirs de pollution et aux autres nuisances environnementales (olfactives, sonores, visuelles, etc.). Les zones urbaines les plus défavorisées sont plus à risque d’être des points noirs environnementaux.

On recense les personnes vulnérables face aux vagues de chaleur via le registre communal prévu dans le cadre de l’article L121-6-1 du code de l’action sociale et des familles, et on met en place des mesures de suivi et de protection lors des vagues de chaleur.

Agir par domaine de compétence : passez à l’action

S’INSPIRER

Ils le font déjà

Accompagner les reconversions et soutenir l’économie locale de la transition

Une commune des Hauts-de-France – 20 000 habitants 

Pour répondre aux conséquences sociales de la transition écologique, la ville a lancé une coopérative qui propose un revenu de transition écologique aux habitants souhaitant se reconvertir vers des activités durables. Soutenue par la commune, cette initiative vise à sécuriser les parcours de celles et ceux issus de secteurs en mutation (industrie, transport, etc.), tout en développant de nouvelles activités non délocalisables. Grâce à un accompagnement, des formations et un appui financier, les porteurs de projets peuvent se lancer dans des métiers liés par exemple au vélo, à l’agriculture urbaine, à l’économie circulaire ou à l’éducation à l’environnement.

Une caisse commune de l’alimentation

Une commune d’Occitanie – 307 000 habitants 

Initiative de la société civile, la caisse est un budget collectif soutenu par la collectivité et comprenant des fonds publics, privés, ainsi que des contributions citoyennes. Son utilisation est définie par un comité citoyen de l’alimentation, composé d’une cinquantaine d’habitants et d’habitantes de douze quartiers de la ville. La monnaie alimentaire commune, une monnaie numérique, permet de faire des achats dans un circuit alimentaire conventionné par le comité selon des critères de qualité. Dans le cadre de l’expérimentation, les participants peuvent dépenser chaque mois 100 euros dans ce circuit, pendant un an, en ayant cotisé à la caisse en fonction de leurs moyens.

Lutter contre la précarité énergétique dans le monde rural

Un EPCI rural de Bretagne – 15 000 habitants

La collectivité a mis en place une série d'initiatives dans le domaine de l’habitat comme de la mobilité. En collaboration avec l’Agence locale de l’énergie du Centre-Ouest Bretagne (ALECOB), la collectivité a lancé un programme de porte-à-porte pour informer les habitants sur les aides publiques à la rénovation énergétique, et les encourager à les solliciter. Parallèlement, la collectivité a soutenu le déploiement d’un projet visant à offrir des solutions de mobilité durable et inclusive en milieu rural, permettant aux habitants d’accéder plus facilement aux services et aux emplois, en diminuant les coûts liés à la voiture individuelle.

EN SAVOIR PLUS

Pourquoi est-il essentiel de considérer la transition écologique comme un vecteur de transformation sociale du territoire ?

Les impacts du changement climatique et de la pollution menacent le bien-être de tous. Ils accroissent également les inégalités. Les zones littorales, rurales, inondables, les activités agricoles, en extérieur, mais aussi les seniors, les jeunes et les ménages modestes vont particulièrement pâtir des excès de chaleur, de la montée du niveau des mers, de la sècheresse, des pluies intenses… Ne pas faire la transition est injuste, en plus d’être irresponsable et plus coûteux. Pourtant, les politiques de transition écologique sont de plus en plus contestées sur le terrain. C’est vrai qu’il peut y avoir des efforts à faire et que certains habitants et entreprises vont devoir se transformer plus et plus vite que d’autres. L’idée que la transition puisse être au bénéfice immédiat de tous est un mirage, qui favorise les oppositions au lieu de les désamorcer. Conduire une transition juste qui resserre les liens sur les territoires au lieu d’opposer les uns aux autres implique d’accompagner de façon solidaire et démocratique ceux pour qui les transformations d’intérêt général sont particulièrement difficiles, et de répartir de façon équitable les gains générés par la transition.

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