Conseil
Tout savoir sur l’isolation
Pour plus de confort et pour réduire vos factures de chauffage, l'isolation de votre maison ou de votre appartement est la priorité. Plusieurs solutions existent en fonction de l’état de votre logement, de vos possibilités d’effectuer les travaux en une seule fois ou par étapes ainsi que de votre budget. Découvrez-les.
9 solutions à savoir pour plus de confort à la maison et une meilleure isolation
Isoler le toit en priorité
L’isolation du toit est souvent l’action la plus rentable car elle va permettre de faire d’importantes économies d’énergie.
L’air chaud, plus léger, s’élève naturellement et vient en grande partie se loger sous le toit. Si le toit n’est pas bien isolé, la chaleur s’échappe rapidement. En revanche si le toit est bien isolé, la chaleur sera conservée plus facilement dans la maison et les besoins de chauffage seront donc moins important.
Pour réduire les besoins de chauffage, il est essentiel d’isoler au plus près du volume chauffé. Si vos combles ne sont pas aménagés (combles perdus), il vaut donc mieux isoler le plancher du grenier et non pas sous les rampants. Si vos combles sont aménagés, il faudra impérativement isoler sous les rampants.
Pour les combles perdus
L’isolant est disposé sur le plancher sans discontinuité sur toute la surface des combles et par rapport à la charpente et aux murs. Les isolants utilisés sont :
- les laines minérales (de verre ou de roche) ;
- les isolants biosourcés (fibres de bois, de mouton, chanvre…) ;
- les isolants en plastique alvéolaire (polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyuréthane…) disposés bord à bord sur le plancher ;
- les isolants en vrac (laine minérale ou isolants biosourcés) peuvent également être utilisés et soufflés à l’aide d’un appareillage approprié.
Pour les combles habitables et chauffés
Il existe deux techniques d’isolation :
- L’isolation par l’intérieur :
- avec des panneaux semi-rigides ou des rouleaux : à poser en fonction de la structure de la charpente et de la place disponible (entre les chevrons, sous les chevrons ou les deux). Pour une bonne isolation, prévoyez la pose de deux couches croisées d’isolant et d’un pare-vapeur ;
- avec un isolant en vrac, par insufflation : on injecte sous pression l’isolant dans un caisson étanche à l’air.
- L’isolant est recouvert d’un pare-vapeur ou frein vapeur et d’un parement de finition (plâtre, bois). La ventilation de la couverture est indispensable.
- L’isolation par l’extérieur (ce qui nécessite d’enlever les tuiles pour poser l’isolant) :
- avec des panneaux de toiture porteurs qui comprennent le support ventilé de couverture, l’isolation et le cas échéant le parement de sous-face. Cette opération est très délicate à mettre en œuvre et varie d’un type de panneaux à l’autre. La structure du toit doit pouvoir supporter le poids des panneaux. Elle a l’avantage d’augmenter le volume habitable, d’assurer une isolation continue et durable, de préserver la charpente des variations de température et d’humidité et de garantir la ventilation de la couverture.
- avec la solution « sarking » : on insère un lit continu d’isolant rigide entre la charpente et la couverture, ce qui rehausse la toiture. La charpente supporte les éléments de couverture par l’intermédiaire de contre-chevrons.
Pour une toiture-terrasse
Profitez de la réfection de l’étanchéité pour l’isoler thermiquement. Il existe différentes techniques comme le procédé d’isolation dite inversée où l’isolant sert de support à l’étanchéité.
Ne réalisez surtout pas une isolation par l’intérieur : la pose d’un isolant contre le plafond du dernier étage de la construction risque d’entraîner de la condensation dans le logement.
Isoler les murs par l’extérieur si possible
L’isolation des murs par l’extérieur a plusieurs avantages :
- elle traite un plus grand nombre de ponts thermiques et limiter les effets de la condensation grâce à la continuité de l’isolant au niveau des planchers intermédiaires notamment ;
- elle conserve l’inertie thermique des murs ;
- elle ne modifie pas la surface habitable ;
- elle protège les murs des variations climatiques.
Le coût de cette technique est souvent plus élevé que celui de l’isolation par l’intérieur. Elle nécessite de changer les seuils de fenêtre, d’intégrer les descentes de gouttières et modifie l’aspect extérieur du bâtiment ce qui nécessite une déclaration préalable de travaux ou l’obtention d’un permis de construire.
Il existe plusieurs techniques :
- L’isolation par panneaux enduits qui sont fixés au mur par collage et/ou vissage, recouverts d’un treillis collé puis d’un enduit de finition. C’est la solution la moins chère.
- L’isolation protégée par un bardage : les panneaux isolants sont installés sur des montants fixés au mur. L’ensemble est protégé par un film pare-pluie ou un panneau respirant. Des tasseaux horizontaux permettent de poser un bardage extérieur tout en ménageant une lame d’air entre l’isolant et le bardage. Dans cette technique, les montants en bois créent des ponts thermiques qui diminuent la performance globale de l’isolation. Pour y remédier, il est recommandé de poser une couche croisée d’isolant qui vient recouvrir les montants.
- L’isolation par un enduit isolant minéral ou végétal projeté en une ou plusieurs couches ou coffré sur le mur à l’extérieur de l’habitation, et d’un crépi de finition. Les matériaux doivent permettre l’évacuation de l’humidité par une régulation naturelle de l’hygrométrie, surtout dans le bâti ancien.
Isoler les murs par l’intérieur dans l’alternative
L’isolation des murs par l’intérieur a l’avantage de ne pas modifier l’aspect extérieur de la maison.
Cependant, elle entraîne une diminution de la surface habitable et sa mise en œuvre peut être contraignante : gênes pour l’ouverture des fenêtres, passage des canalisations, prises électriques… Son coût est relativement peu élevé.
Autre inconvénient : il est très difficile d’assurer la continuité de l’isolation (au droit des murs de refend, des planchers, des fondations, des plafonds, des balcons…) et donc d’éliminer les ponts thermiques. Une solution est cependant possible pour les limiter : « le retour d’isolant ».
Il existe deux techniques d’isolation des murs par l’intérieur :
- L’isolation avec des panneaux isolants qui se fixent par collage directement sur le mur ou par vissage sur des lattes de bois, avec création d’une lame d’air entre le mur et l’isolant. La pose s’effectue donc à l’aide d’un seul produit (isolant et parement intérieur). À la place des panneaux, on peut aussi utiliser un isolant en vrac. Il est maintenu au niveau du mur par un panneau de parement.
- L’isolation en vrac avec des complexes isolants, mélange de liants et de fibres végétales (complexe chanvre-chaux…) qui sont projetés sur le mur ou mis en œuvre à l’aide de coffrage pour les grandes épaisseurs.
Isoler les planchers bas pour encore plus d’économies
On peut isoler un plancher par le bas (isolant fixé sur la face inférieure du plancher), par le haut (isolant posé sur le plancher et recouvert d’un revêtement pour y circuler) ou entre les éléments de structure du plancher.
La technique la plus simple est l’isolation par le bas. On peut utiliser des isolants souples, qui épousent la forme du support, même s’il est irrégulier, ou rigides, qui doivent être posés sur une surface plane. L’isolant peut être laissé nu ou recouvert d’une finition (plaques ou enduit) selon qu’il est visible ou pas, ou qu’il nécessite ou pas une protection (agressions mécaniques).
Pour éviter les ponts thermiques, les panneaux isolants doivent être jointifs, posés de façon continue et appliqués contre le plancher. Les murs d’angle et les appuis du plancher doivent également être isolés.
Isoler les fenêtres, portes-fenêtres et fenêtres de toit
La performance thermique d’une paroi vitrée dépend de la nature de la menuiserie, des performances du vitrage et de la qualité de la mise en œuvre de la fenêtre.
La performance d’une fenêtre se mesure via :
- le coefficient de transmission thermique (Uw), traduisant la capacité d’isolation et s’exprimant en W/ (m 2.K) ;
- le facteur solaire (Sw), compris entre 0 et 1, traduisant la part du rayonnement solaire transmise à l’intérieur du bâtiment (plus il est élevé, plus les apports de chaleur sont importants) ;
- le coefficient de transmission lumineuse (Tlw), compris entre 0 et 1, exprimant la capacité de la paroi vitrée à transmettre la lumière naturelle à l’intérieur du bâtiment.
Aujourd’hui, les parois vitrées offrent un large éventail de solutions efficaces :
- Le double vitrage classique, constitué de deux verres emprisonnant une lame d’air. Plus performant que le simple vitrage, il réduit l’effet de paroi froide tout en limitant la condensation et les déperditions thermiques à travers les fenêtres.
- Le double vitrage à isolation renforcée (VIR) est devenu un standard. La lame entre les deux vitrages est remplie d’argon et une fine couche transparente, généralement à base d’argent, est déposée sur une des faces du verre. Cette couche agit comme un bouclier invisible pour empêcher en hiver la chaleur intérieure de fuir à l’extérieur. Son pouvoir isolant est deux à trois fois supérieur à celui d’un double vitrage ordinaire, et plus de quatre fois supérieur à celui d’un simple vitrage. Il permet aussi de limiter les effets de surchauffe en été.
- Le triple vitrage, constitué de trois verres emprisonnant deux lames d’argon ou de krypton entre eux et disposant de deux couches faiblement émissives sur le côté interne des lames d’air. Le coefficient de transmission thermique est excellent, de l’ordre de 0,6 à 0,8 W/m 2.K (contre 1,1 à 1,2 environ pour les VIR). Cependant son facteur solaire et la transmission lumineuse est moins bonne que le double vitrage. Le triple vitrage pèse plus lourd et ne peut pas être installé sur tous les cadres de fenêtre.
Comment repérer les garanties de qualité ?
Pour l’isolation thermique et acoustique :
- La certification Cekal garantit la qualité de fabrication du point de vue thermique et acoustique des vitrages isolants (14 classes de performance thermique et 6 classes de performance acoustique sont définies, le marquage TR14 correspondant au vitrage le plus performant thermiquement et AR6 à une isolation acoustique renforcée).
- Le label Acotherm, label de certification thermique et acoustique permet de classer les produits : Th11 correspond au produit le plus performant thermiquement et AC4 à la meilleure isolation acoustique du produit.
Pour la perméabilité :
Le classement AEV classe les menuiseries en fonction de la perméabilité à l’Air (A*), de l’étanchéité à l’Eau (E*) et de la résistance au Vent (V*).
- Pour l’air, la notation varie de A1 niveau faible à A4 niveau très bon.
- Pour l’étanchéité à l’eau : le classement se fait sur une échelle de 9 : de 1, très faible, à 9, très bon. Si la note est suivie de la lettre A, c’est que l’essai est réalisé suivant une exposition totale, si elle est suivie de la lettre B, c’est que l’essai est réalisé suivant une exposition partielle.
- Pour la résistance au vent : la déformation de la fenêtre est notée de A faible à C très faible et la résistance à la pression du vent est notée de 1 faible à 5 forte.
Pour mieux isoler les fenêtres, il existe plusieurs techniques
- Le remplacement total de la fenêtre est la solution la plus performante : elle apporte une isolation thermique et acoustique supérieure, sans modifier la luminosité. Cette technique implique la mise en œuvre de travaux de finition pour la maçonnerie.
- Le changement de fenêtre avec conservation du dormant existant : c’est une solution rapide et sans dommage pour l’enduit, le papier peint, etc. qui nécessite toutefois un bon état du dormant de l’ancienne fenêtre utilisé comme support et fixation de la nouvelle fenêtre. Cette solution réduit la taille de la vitre et entraîne une perte thermique et de luminosité.
- Une option intermédiaire consiste à enlever la traverse basse uniquement et conserver ainsi le clair de vitrage, lorsque la dépose totale est difficile.
Compléter l’isolation des fenêtres par la pose de volets
Les volets isolants ou les persiennes vont permettre de réduire encore les déperditions de chaleur même avec une fenêtre très performante. Lorsqu’ils sont fermés, la nuit ou dans la journée par période de grand froid, ils apportent une résistance thermique additionnelle à la paroi vitrée.
En été, pour éviter la surchauffe du logement, il est indispensable de bloquer le rayonnement solaire sur les fenêtres. Les volets sont indispensables pour empêcher le soleil de taper sur les fenêtres. Ils sont essentiels pour garder le plus longtemps le logement frais surtout en période de fortes chaleurs.
Veiller à supprimer tous les ponts thermiques
Les ponts thermiques sont des endroits où l’isolation n’est pas continue. Ce sont des zones de faiblesse dans l’enveloppe d’un bâtiment : le froid extérieur est alors plus rapidement transmis à l’intérieur du logement. La vapeur d’eau se condense sur ces points plus froids, ce qui peut engendrer la formation de traces noires et de moisissures.
Les ponts thermiques se situent :
- aux jonctions entre la toiture et les murs ;
- entre les murs et les menuiseries des fenêtres ;
- entre les planchers et les murs ;
- à la jonction du balcon et du mur ;
- au niveau des montants des ossatures, des chevrons, des points de fixation, etc.
Une bonne continuité de l’isolation et de la membrane d’étanchéité doit permettre de traiter ces points faibles.
Dans tous les cas, une isolation ne doit jamais être exécutée sur une paroi présentant des signes d’humidité.
Vérifier si la ventilation est suffisamment efficace
Il est important qu’un logement soit correctement ventilé, notamment pour évacuer l’humidité. En effet, l’air du logement contient de la vapeur d’eau provenant de ses occupants et de leurs activités. Pour limiter l’humidité dans le logement, l’isolation doit toujours être associée à une ventilation très efficace, contrôlée ou assistée mécaniquement : ventilation mécanique contrôlée (VMC) hygroréglable, double flux...
Tous les systèmes de ventilation sont exposés en détail dans le guide : comment améliorer la qualité de l’air chez soi (faire le lien vers la librairie)
S’assure que l’étanchéité à l’air est bien réalisée
Effectuer l’isolation des parois sans faire la chasse aux entrées d’air parasites est une perte d’argent. Ces infiltrations d’air peuvent augmenter la facture de chauffage, être une source d’inconfort et remettre en cause l’utilité des travaux d’isolation et le bon fonctionnement de la ventilation.
L’étanchéité à l’air demande un vrai savoir-faire. De plus elle doit être contrôlée par un professionnel. Apprenez-en plus en consultant notre page conseil « Réaliser l’étanchéité de l’air » (mettre le lien)
Pourquoi l’isolation est indispensable ?
Le saviez-vous ?
Dans une maison très bien isolée, on peut diviser jusqu’à 4 fois ses besoins de chauffage.
Isoler un logement est très intéressant pour réduire ses factures de chauffage mais ce n’est pas le seul avantage.
En supprimant les infiltrations d’air, en renforçant l’isolation des murs, en empêchant la chaleur de s’échapper facilement par le toit, vous allez beaucoup gagner en confort.
Dans un logement mal isolé, humide et avec des infiltrations d’air, la température ressentie est plus faible que la température réelle. Dans une pièce chauffée à 19 °C, les occupants pourront avoir un ressenti autour de 17 °C.
De plus, un logement bien isolé restera plus longtemps en bon état et ne risque pas de subir de dégradations des murs dues à l’humidité et à la condensation qui se fixe aux endroits les plus faibles (ponts thermiques).
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