Conseil

Comment respirer un air sain chez soi ?

Une maison qui sent bon le propre n’est pas forcément une maison saine ! Parfums d’intérieur, produits ménagers, humidité peuvent dégrader la qualité de l’air intérieur et être néfastes pour la santé de toute la famille. Découvrez nos conseils pour respirer un air sain partout chez vous.

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11 solutions pour respirer un air sain chez soi

Vérifier la ventilation

  • N’éteignez jamais votre ventilation mécanique contrôlée (VMC) et nettoyez une fois par trimestre les bouches d’extraction et les bouches de soufflage : déclipsez la partie amovible et lavable et repositionnez-la après nettoyage. Attention : ne mouillez pas les parties fixes des entrées d’air hygroréglables, vous nuiriez à leur bon fonctionnement.
  • Ne bouchez jamais une entrée d’air ou une bouche d’extraction et nettoyez-les régulièrement pour éviter que les produits nocifs soient mal évacués et restent dans l’air intérieur.
  • Veillez à ce qu’il y ait toujours un espace d’environ 2 cm sous vos portes intérieures pour permettre à l’air de circuler.

Astuce

Pour savoir si votre VMC fonctionne bien, placez une feuille de papier toilette devant la bouche d’extraction d’air (dans la cuisine, la salle de bains, les toilettes), elle doit être attirée vers la bouche. Tenez-la bien dans un coin pour qu’elle ne soit pas aspirée !

Ouvrir les fenêtres matin et soir

Aérez quotidiennement 5 à 10 minutes le matin et le soir.

Ouvrez aussi vos fenêtres après avoir pris une douche, cuisiné, passé l’aspirateur, fait le ménage, bricolé…

Découvrez pourquoi l’aération du logement est essentielle pour la santé de toute la famille :

Éviter de faire brûler des bougies et de l’encens

La combustion de produits odorants, comme les bougies et l’encens dégage de nombreux polluants (COV, formaldéhyde, hydrocarbures aromatiques polycycliques).

Si vous tenez à en utiliser, il est indispensable d’aérer après leur utilisation.

Le saviez-vous ?

On relève des concentrations de particules élevées dans les logements après utilisation de bougies et d’encens. Néanmoins, les niveaux de polluants volatils émis par les bougies sont plus faibles que ceux relevés pour les encens (source 1).

Modérer le recours aux huiles essentielles

Ces produits ménagers ne contribuent pas à assainir l’air intérieur comme on peut le penser… Si les huiles essentielles disposent de propriétés antibactériennes, elles peuvent aussi irriter les voies respiratoires ou causer des allergies. Comme le montre un projet de recherche, mené par le CSTB et l’IMT Nord Europe, elles émettent des composés organiques volatils (des terpènes notamment) et réagissent au contact des oxydants de l’air intérieur pouvant provenir par exemple des éléments de construction ou de décoration de votre habitat (revêtement de sols, cloisons, isolants…).

Bien que naturelles et issues de plantes, les huiles essentielles ne sont donc pas sans impact sur la qualité de l’air dans la maison ni sans impact sur la santé. Qu’ils soient conventionnels ou porteurs d’un label environnemental, les produits parfumés à base d’huiles essentielles représentent bien une source majeure de composés organiques volatils (COV) (source 2).

Évacuer l’humidité

L’idéal est de maintenir un taux d’humidité compris entre 40 et 60 % et une température entre 18 et 22 °C (par exemple, 18 °C dans une chambre et 22 °C dans la salle de bain).

Au besoin, équipez-vous d’un hygromètre (testeur d’humidité), qui permet de mesurer le taux d’humidité d’un mur ou d’une pièce.

Si des moisissures apparaissent sur vos murs ou sur les plafonds, c’est que votre logement est trop humide. Ne les laissez pas se développer, elles sont néfastes pour votre santé. Nettoyez-les dès les premières traces de leur apparition et recherchez la cause (par exemple, fuites d’eau, capillarité, infiltration, etc.). Si de la condensation apparaît sur vos fenêtres, c’est que la ventilation de votre logement est insuffisante.

Dans tous les cas :

  • aérez pendant et après les activités qui produisent beaucoup d’humidité (bain, douche, lessive, cuisson, etc.) ;
  • mettez un couvercle sur les casseroles lorsque vous cuisinez et activez la hotte aspirante ;
  • faites sécher le linge le plus souvent possible à l’extérieur ou dans une pièce bien ventilée (source 3).

Si vous faites déjà tous ces gestes, mais que votre maison reste humide, il faut revoir votre système de ventilation et en rechercher la cause. Votre air intérieur n’est certainement pas assez renouvelé.

Bien choisir ses produits ménagers

  • Nettoyez le plus souvent possible sans produits chimiques avec de la vapeur, des chiffons humides ou en microfibres. Le nettoyage des vitres et des sols à l’eau très chaude ou à la vapeur est bien souvent suffisant.
  • Ne vaporisez pas de produits en spray qui pénètrent facilement dans les poumons. Les produits odorants ou parfumés (parfums d’ambiance, désodorisants, produits à base d’huiles essentielles…) dégagent tous des COV (dont certains peuvent être toxiques).
  • Si vous optez toutefois pour les désodorisants (vaporisateurs, gels diffuseurs, mèches ou bâtonnets imbibés, diffuseurs automatiques...), effectuez toujours la première diffusion à l’extérieur avant d’utiliser votre produit à l’intérieur : la première utilisation sera en effet la plus émettrice.
  • Si vous fabriquez vous-même vos produits ménagers, limitez le nombre d’ingrédients et les quantités d’huiles essentielles.
  • Et pour les quelques produits ménagers que vous achetez, sélectionnez ceux avec un label environnemental.

Ne pas utiliser de désodorisants

Les vaporisateurs, gels diffuseurs, mèches et bâtonnets imbibés de parfum liquide ou autres diffuseurs automatiques ont aussi des impacts sur la santé.

Grâce à un projet de recherche mené par la Direction Santé Confort du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), le Laboratoire Chimie Environnement d’Aix-Marseille Université et la Direction des Risques Chroniques de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), 15 produits ont été passés au crible.

Certains produits émettent :

  • de l’acroléine, pouvant causer des problèmes respiratoires, des irritations nasales et de la gorge ;
  • du benzène, potentiellement cancérogène ;
  • du limonène, toxique pour le foie notamment ;
  • du formaldéhyde, irritant pour les yeux ;
  • des particules fines.

Il est en outre à noter que ces substances peuvent être également émises par d’autres sources : produits ménagers, meubles, encens, bougies, produits de bricolage… En se cumulant les unes les autres, elles n’en sont que plus dangereuses pour les occupants des logements. Il est donc fortement recommandé de limiter l’exposition des personnes vulnérables, tout particulièrement : les personnes asthmatiques, les enfants en bas âge ou encore les femmes enceintes.

Enfin, il est apparu dans l’étude sur ces produits désodorisants que la première utilisation était plus émissive que les suivantes. Si vous décidez de recourir aux désodorisants d’intérieur « non combustibles », réservez la première utilisation de votre produit pour l’extérieur avant de l’utiliser à l’intérieur, de préférence dans une pièce spacieuse et disposant de bonnes solutions d’aération.

Prudence sur les sprays assainissants

Vous pouvez trouver des produits en spray qui annoncent des qualités assainissantes. Restez prudent à l’égard de ces allégations, y compris sur les produits vendus en pharmacie.

Odorants ou à partir d’huiles essentielles, ils peuvent émettre des polluants dans l’air intérieur comme expliqué précédemment.

Ne pas miser sur les plantes dépolluantes

L’efficacité des plantes pour dépolluer l’air dans les logements n’est pas prouvée.

Et attention aux personnes allergiques : choisissez des plantes d’intérieur qui ne disséminent pas de pollens allergisants et dépourvues de sève irritante.

Vérifier l’efficacité des purificateurs d’air

Les tests menés sur les purificateurs d’air ne montrent pas toujours une efficacité en conditions réelles d’utilisation. Ils peuvent en outre être source de sous-produits potentiellement nocifs. En l’absence de normes permettant de vérifier les performances et l’innocuité de ces appareils, mieux vaut chercher à limiter les pollutions et aérer régulièrement.

Bien choisir ses meubles et sa déco

L’étiquette « Émissions dans l’air intérieur » signale de façon simple et lisible le niveau d’émission en composés organiques volatils des cloisons, panneaux, moquettes, papiers peints, peintures, isolants, vernis, colles, adhésifs… Le niveau d’émission est indiqué selon une échelle allant de A+ (émissions faibles) à C (émissions fortes). De plus en plus de produits sont disponibles en A+.

Pour les peintures, le mobilier, les matelas… achetez de préférence des produits portant un label environnemental. L’ADEME a sélectionné pour vous les meilleurs labels environnementaux :

EN SAVOIR PLUS

La pollution de l’air intérieur augmente les risques pour la santé

Le saviez-vous ?

L’air intérieur des logements est souvent plus pollué que l’air extérieur, car aux polluants de l’air extérieur s’ajoutent ceux émis par les meubles, les produits ménagers, le linge qui sèche, les parfums d’intérieur, etc.

Identifier tout ce qui pollue l’air

Une exposition répétée et durable, même à des doses de polluants parfois très faibles, peut aggraver ou être à l’origine de pathologies chroniques ou de maladies graves (maladies et allergies respiratoires, hypersensibilité bronchique, diminution de la capacité respiratoire, cancers…).

Difficiles à étudier, ces effets apparaissent longtemps après l’exposition et la détermination du ou des polluants responsables est souvent complexe.

Infographie - Identifier tout ce qui pollue l’air dans la maison (transcription détaillée ci-après)

Transcription textuelle de l'infographie

Dans une maison, les polluants proviennent de multiples sources (intérieures et extérieures).

Dans le salon et les chambres :
  • isolants,
  • poêle ou cheminée mal entretenue ou ancienne,
  • revêtements de murs,
  • plafonds,
  • sols,
  • ameublement (bois collés),
  • peintures,
  • vernis,
  • colles,
  • textiles,
  • tissus,
  • tapis,
  • matelas,
  • respiration des occupants (humidité),
  • aspirateur (poussières),
  • plantes (allergènes, engrais, pesticides)…
Dans la salle de bains :
  • produits de toilette,
  • cosmétiques,
  • parfums…
Dans la cuisine :
  • ventilation et climatisation mal entretenues,
  • poubelles,
  • stockage des déchets,
  • machines à laver,
  • sèche-linge,
  • produits d’entretien,
  • cuisson…
Dans la salle à manger :
  • bougies,
  • parfums d’intérieur,
  • encens,
  • animaux (allergènes),
  • tabagisme…
Dans le sous-sol et garage :
  • chaudière mal entretenue,
  • produits de bricolage,
  • émanations des voitures ou motos…
De l’air extérieur :
  • gaz d’échappement,
  • activités industrielles ou agricoles,
  • chauffage au bois non performant, pollens…
Du sol :
  • émanations naturelles (radon),
  • sols contaminés…

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Une sélection d’outils proposés par l’ADEME ou ses partenaires

  • CMEI

    Le conseiller médical en environnement intérieur (CMEI)

    Si vous avez souvent des problèmes ORL ou que vous avez des allergies, vous pouvez bénéficier, sur prescription médicale, d’une enquête sur la qualité de l’air à votre domicile, effectuée par un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI).

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  • ADEME

    100 labels recommandés

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