Conseil

Comment savoir si l’air de son logement est pollué ?

Grâce à des micro-capteurs placés dans votre logement, vous pouvez mesurer plusieurs polluants de l’air : particules, dioxyde de carbone, composés organiques volatils, dioxyde d’azote… Une fois les polluants identifiés, vous pourrez mettre en place des solutions pour les supprimer.

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4 conseils pour repérer des signes de pollution de l’air dans son logement

Installer un micro-capteur chez soi

Longtemps réservée à des spécialistes (car les appareils de mesure sont encombrants, très techniques et chers), les micro-capteurs permettent désormais aux citoyens de mieux connaître la qualité de l’air qu’ils respirent chez eux.

Avec un micro-capteur, vous pouvez mesurer plusieurs polluants dans votre habitat : les particules, le dioxyde de carbone, les composés organiques volatils et le dioxyde d’azote.

C’est un appareil de mesure électronique, miniaturisé, connecté, qui délivre une information en temps réel. Les données peuvent être enregistrées dans l’appareil ou récupérables sur un site internet spécifique ou alors uniquement lisibles à l’instant T sur l’appareil ou le smartphone connecté au micro-capteur.

Il est soit autonome lorsqu’il dispose d’une batterie rechargeable (comme un téléphone portable) et donc portatif, soit il est relié à une prise secteur et servira alors pour une mesure en un point fixe.

Comment fonctionne un micro-capteur ?

Le micro-capteur, composé d’une pompe, va aspirer de l’air qui passe dans une cellule. Cette cellule va l’analyser, puis un algorithme va traduire la grandeur physique mesurée en « donnée qualité de l’air » (indication de la concentration d’un ou plusieurs polluants). Certains micro-capteurs donnent des résultats sous la forme d’un indice de la qualité de l’air.

Vous pouvez fabriquer vous-même un micro-capteur (voir ci-après). Toutefois, si vous n’avez pas l’âme d’un bricoleur, vous pouvez acheter un micro-capteur prêt à l’emploi.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les ressources suivantes :

Savoir interpréter les informations données

Un micro-capteur ne peut pas être aussi fiable que les instruments qui répondent à des critères très stricts de métrologie. Des travaux de normalisation sont en cours pour que les fabricants puissent suivre un cahier des charges qui permettra de mieux garantir la fiabilité de la mesure. En attendant, différents organismes font des comparaisons entre les données délivrées par des micro-capteurs et des appareils « classiques » pour vérifier leur justesse, l’appareil « classique » faisant référence.

C’est notamment le cas du Laboratoire central de Surveillance de la Qualité de l’Air (LCSQA) qui a fait, début 2018, un premier essai national d’aptitude des micro-capteurs pour la surveillance de la qualité de l’air. Aucun dispositif testé ne respecte les objectifs de qualité de données des directives européennes pour les mesures en sites fixes, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être utilisés à la place des appareils classiques pour réaliser la surveillance de la qualité de l’air faite par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). 

Cependant, certains appareils donnent des résultats satisfaisants pour une mesure indicative des particules PM2,5. Ils ne sont pas rigoureusement exacts, mais ont une bonne précision et une faible variabilité (cela signifie que, si l’on met côte à côte deux micro-capteurs d’un même modèle, les deux appareils vont donner le même résultat). L’étude montre aussi que les appareils multipolluants affichent de moins bons résultats que ceux ne mesurant qu’un polluant.

En conclusion, le micro-capteur permet juste une mesure indicative de la qualité de l’air.

Fabriquer soi-même son micro-capteur

Des tutoriels sont disponibles sur plusieurs sites web pour fabriquer des micro-capteurs :

Certaines expérimentations, aidées par l’ADEME, ont encouragé cette démarche :

Repérer les signes de pollution sans micro-capteur

Même sans micro-capteurs, certains signes peuvent vous indiquer que l’air de votre logement est pollué :

  • Vous voyez des traces noires (moisissures) sur vos murs,
  • Il y a souvent des traces de condensation sur vos fenêtres,
  • Vous ou vos enfants développez souvent des pathologies respiratoires (rhumes, bronchites…),
  • Vous avez souvent mal à la tête…

De nombreuses solutions s’offrent à vous pour réduire les polluants dans votre logement. Découvrez tous nos conseils dans notre article « Comment respirer un air sain chez soi »

EN SAVOIR PLUS

Mesurer les polluants pour améliorer la qualité de l’air

Le saviez-vous ?

En France, la qualité de l’air extérieur fait l’objet d’une surveillance quotidienne via la mesure de polluants dits « réglementés » : dioxyde d’azote (NO₂), dioxyde de soufre (SO₂), particules (PM10 et PM2,5), monoxyde de carbone (CO), ozone (O³), plomb, benzène, arsenic, cadmium, nickel et benzo(a)pyrène. Mais la qualité de l’air intérieur n’est pas observée en continu.

L’air intérieur des logements ou des lieux fermés est souvent plus pollué que l’air extérieur. En effet, de nombreuses sources de pollutions (produits ménagers, meubles, humidité…) viennent s’ajouter aux polluants de l’air extérieur.

Certains lieux recevant du public ne font pas l’objet d’une surveillance de la qualité de l’air en continu (comme les crèches, écoles, collèges…), mais doivent respecter des normes et donc mesurer les teneurs en benzène, formaldéhyde et dioxyde de carbone. Pour le benzène et le formaldéhyde, une fois les prélèvements réalisés, ils sont envoyés en laboratoire pour analyse et les résultats ne sont donc pas obtenus en instantané.

Avec des micro-capteurs, il est possible de mesurer des polluants partout (d’autant plus s’il est autonome en énergie) et d’obtenir en temps réel une indication sur certains paramètres de la qualité de l’air que l’on respire.

Mais attention, il est nécessaire d’acquérir un peu de connaissances sur les unités utilisées par l’appareil pour comprendre la donnée mesurée ! Et il faut bien garder à l’esprit que la plupart des micro-capteurs ne donnent qu’une mesure « indicative ».

POUR ALLER PLUS LOIN

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