Isolation phonique : comment réduire les nuisances sonores ?

Améliorer l’isolation acoustique des murs est crucial pour se protéger des bruits transmis entre les logements ou différentes pièces. Dans certains cas, il est aussi nécessaire de bien isoler les parois appuyées sur les cloisons séparatives pour limiter les transmissions indirectes. Pour cela, vous pouvez opter, par exemple, pour :

• Des parois simples, composées d’un seul matériau (béton, briques, parpaings...), dont l’efficacité repose sur la « loi de masse » : elles sont d’autant plus performantes qu’elles sont lourdes et étanches à l’air.
• Des parois doubles, qui s’appuient sur le principe « masse-ressort-masse » : elles sont constituées de deux parois séparées par une couche d’isolant souple (laine minérale, laine de bois, laine de chanvre...).

Différentes techniques peuvent également être envisagées pour améliorer l’isolation phonique des cloisons, comme les complexes de doublage à coller, les doublages sur ossature métallique ou les contre-cloisons maçonnées désolidarisées. N’hésitez pas à solliciter l’avis d’un professionnel pour en savoir plus sur ces techniques.

N’oubliez pas non plus l’isolation de vos portes ! Augmenter leur épaisseur, si les charnières le permettent, ou poser des joints d’étanchéité sont des exemples de solutions efficaces pour absorber les bruits de l’extérieur ou du voisinage. Si vous décidez de remplacer le bloc-porte extérieur, vous pouvez vous fier au label Acotherm qui garantit aussi la performance acoustique.

Pour réduire les bruits de chocs, la meilleure solution consiste à intervenir sur le plancher. Trois techniques d’isolation phonique des sols peuvent être envisagées :

• Les revêtements souples pour amortir les chocs (moquette épaisse, dalle souple…) et atténuer les bruits d’impact de 15 à 30 dB. Cette solution simple et bon marché est plus ou moins efficace selon les produits employés.
• Le carrelage et le parquet avec une sous-couche acoustique mince, intercalée entre le sol-support (dalle de béton, plancher bois, ancien carrelage…) et le sol définitif.
• Les chapes et dalles flottantes, très efficaces, mais chères et difficiles à réaliser, notamment dans le cadre d’une rénovation.

Pour chacune de ces solutions, la mise en œuvre doit être irréprochable pour garantir une isolation phonique optimale.

Améliorer l’isolation phonique des plafonds permet de limiter les bruits venant d’un étage supérieur ou des voisins qui vivent au-dessus de votre logement. Mais, cette opération réduit également la hauteur sous plafond de 5 à 25 cm : tenez-en compte lors du choix des produits isolants. Notez également qu’un complexe de doublage au plafond n’offrira qu’une protection partielle contre les bruits de chocs du plancher au-dessus.

Si vous souhaitez installer un faux-plafond, vous devez vous assurer que les transmissions latérales sont maîtrisées. Si ce n’est pas le cas, il est indispensable de réaliser un doublage des parois verticales en complément.

Vous pouvez également faire installer un plafond suspendu qui comprend :

• une ossature métallique de mur à mur, sans connexion avec le plafond, ou suspendue au plafond par des suspentes qui permettent d’éviter les vibrations ;
• un parement de plaques de plâtre vissées sur l’ossature métallique ;
• un matelas isolant souple installé entre le plafond et les plaques.

Pour les maisons individuelles en situation bruyante (passage d’avions, trafic routier ou ferroviaire importants), il faut prévoir d’isoler le toit si on aménage les combles (l’isolation acoustique des combles perdus n’est pas utile).

On utilise alors des complexes d’isolation associant isolant souple et parement dense, qui sont efficaces également pour l’isolation thermique. L’isolant souple peut être une laine minérale, de la laine de bois ou de chanvre, de la ouate de cellulose… Les parements denses peuvent être des plaques de plâtre, de gypse-cellulose, de fibre de bois haute densité… Plus l’isolant est épais, plus l’isolation est performante.

Le professionnel chargé des travaux s’assurera au préalable que la charpente peut supporter l’isolation supplémentaire : certaines plaques de parement dense (comme les plaques de gypse-cellulose) sont lourdes. Il veillera également à la continuité parfaite de l’isolation.

Les bruits de canalisations peuvent être plus ou moins forts selon leur nature (cuivre, plastique ou acier), les matériaux des parois qui les supportent et la vitesse de circulation de l’eau.

Pour les atténuer, vous pouvez :

• Si la pression d’eau est trop importante, poser un réducteur de pression (pensez toutefois à demander en amont à votre syndic ou à votre chauffagiste de vérifier si les débits et la pression de l’eau sont normaux et si les réseaux sont convenablement purgés).
• Supprimer les « coups de bélier » (bruits soudains après la fermeture d’un robinet) en installant un « antibélier pneumatique ».
• Supprimer les vibrations causées par une anomalie du circuit hydraulique (coude à angle droit, changement de section...), en comblant le vide de la gaine qui contient la canalisation par de la laine minérale ou en isolant la paroi.

La ventilation de votre logement peut aussi être une source de bruit. Là encore, des solutions existent pour les éviter :

• Réduire les vibrations mécaniques du moteur en désolidarisant la machine du sol avec des plots souples ou une dalle flottante placée sur un isolant.
• Remédier au problème de ronronnement du ventilateur en équipant les gaines d’un silencieux entre le ventilateur et les bouches d’extraction.
• Éliminer le sifflement persistant des bouches d’extraction en les nettoyant avec un détergent doux, en réglant l’aspiration d’air pour la ralentir ou en remplaçant tout simplement les bouches.

Pour une isolation de façade performante (d’environ 35 dB), deux solutions existent :

• Remplacez le simple vitrage par un double vitrage asymétrique (type 10-6-4 par exemple - vitre 10 mm, lame d’air 6 mm, vitre 4 mm). Cette technique est possible si l’épaisseur de la menuiserie le permet. La pose de joints est alors indispensable pour garantir l’étanchéité de la fenêtre. Ce vitrage est plus lourd et nécessite parfois le renforcement de la structure de la fenêtre. Dans tous les cas, le survitrage (vitrage supplémentaire qui se pose sur le châssis d’une fenêtre équipée de simple vitrage) est mal adapté à l’isolation acoustique.
• Remplacez la fenêtre par une nouvelle fenêtre posée sur le dormant existant (vitrage type 10-10-4 - vitre 10 mm, lame d’air 10 mm, vitre). C’est la solution la plus couramment utilisée et aussi celle qui a le meilleur rapport qualité (amélioration acoustique) / prix. Il est parfois nécessaire de changer le dormant s’il est en mauvais état.

Pour une isolation de façade très performante (d’environ 40 dB), deux solutions existent :

• Remplacez la fenêtre par une nouvelle fenêtre équipée d’un double vitrage haute performance de type « feuilleté acoustique ». Le nouveau dormant doit alors être soigneusement calfeutré, par exemple par des mastics adaptés (il vaut mieux éviter le colmatage par des mousses).
• Ajoutez à la fenêtre existante une deuxième fenêtre, posée à l’extérieur ou à l’intérieur. La distance entre les deux fenêtres doit être d’au moins 12 cm. Cette technique est la plus sûre pour obtenir de bons résultats.

C’est une solution rapide et peu coûteuse qui atténue le passage du bruit en traitant les défauts d’étanchéité (passages d’air) et convient à une isolation de façade courante. Elle peut diminuer de 5 dB le bruit perçu dans le logement.

Pour être efficaces, les joints d’étanchéité doivent être posés sur des menuiseries en bon état, bien planes :

• les joints en mousse sont faciles à poser mais peu efficaces sur le plan acoustique et peu durables (2 ans ou moins) ;
• les joints en résine durcissable sont plus durables et plus efficaces ;
• les joints à lèvre métallique exigent un réel savoir-faire pour la pose. Ce sont les plus efficaces.

Cela peut vous permettre d’atténuer un peu le bruit.

Une bonne isolation acoustique suppose une bonne étanchéité à l’air. C’est ce que l’on appelle le principe d’étanchéité.
Pour concilier ventilation et isolation acoustique, choisissez des entrées d’air « acoustiques » au-dessus de vos fenêtres qui laissent passer l’air en limitant le passage du bruit.

Si le logement est équipé d’une VMC, toutes les fenêtres des pièces de vie (séjour, chambres…) doivent être équipées d’entrées d’air acoustiques dotées d’un indice d’affaiblissement acoustique pondéré Dnew (Ctr) * de 6 dB supérieur à l’objectif final d’isolation acoustique. Les coffres de volets roulants doivent également être traités acoustiquement.

Dans tous les cas, ne supprimez jamais la ventilation.

Souvent situés à l’intérieur des logements, ce sont des points faibles acoustiques. Vous pouvez améliorer leur isolation acoustique en réalisant les travaux suivants :

• la pose de joints silicone entre la plaque de fermeture et le plafond ;
• la pose d’absorbants et d’isolants acoustiques à l’intérieur du coffre ;
• le renforcement du coffre par adjonction de plaques en bois ou en plâtre ;

Si vous remplacez des coffres de volets roulants, ils doivent présenter un indice d’isolation acoustique de 12 à 14 dB supérieur à l’objectif d’isolation acoustique final.

Les solutions ne seront pas les mêmes si vous êtes locataire ou propriétaire de votre logement. 

• En tant que propriétaire, vous avez la possibilité de réaliser des travaux pour améliorer l’isolation acoustique de vos murs, sols et plafonds, en posant, par exemple, des cloisons plus isolantes.
• En tant que locataire, vous devez obtenir l’autorisation de votre propriétaire pour réaliser ce type de travaux ou modifier votre logement (changement du revêtement des sols ou des murs, etc.). Vous pouvez en revanche utiliser des équipements ou accessoires qui peuvent être enlevés, mais qui n’auront qu’une faible efficacité : tapis, rideaux épais, panneaux d’isolation acoustique mobiles…