Une envie de vivre différemment
Pour lutter contre le changement climatique et mieux préserver nos ressources, il est nécessaire sinon urgent de repenser en profondeur nos sociétés comme nos modes de vie. Chez certains, la prise de conscience (sans doute encore accrue par la crise sanitaire) s’est d’ores et déjà concrétisée avec l’émergence de nouveaux lieux de vie : les écolieux ou tiers-lieux.
Si ces lieux émergent de plus en plus, et s’ils séduisent de plus en plus de citoyens (citadins mais pas seulement), c’est aussi parce qu’ils font écho à des aspirations nouvelles : inventer collectivement une vie et des activités plus riches de sens, plus sobres en moyens et plus solidaires. Ces nouveaux collectifs nous questionnent tous : dessinent-ils vraiment un nouveau monde, plus résilient et durable ? Sont-ils ouverts et destinés à tous ? Leurs modes de vie ou de travail en collectif sont-ils économiquement viables ? Et réplicables au-delà de leur périmètre ?
Pour en avoir le cœur net, trois journalistes sont partis à la rencontre de 12 écolieux (tout juste émergents ou déjà bien implantés) représentant des collectifs de nature très diverses, mais aspirant tous à construire un monde plus résilient et solidaire…
Des lieux de vie qui mettent l’environnement au cœur des préoccupations
Quelques éco-lieux sont emblématiques. C’est le cas de l'éco hameau du Plessis (en Eure-et-Loir), plus grand écolieu de France qui regroupe 28 maisons, des bâtiments communs, un habitat groupé pour 24 personnes âgées et des aménagements en permaculture sur trois hectares et demi de terrain non bâti où vont pousser des cultures vivrières pour les habitants. Une vie collective s’y est installée et les habitants se retrouvent pour faire de nombreuses activités (jardin partagé ou lessive), s’échanger des savoir-faire avec le double effet de monter en compétence et de ressentir la joie de faire par soi-même.
Il reste que la taille des écolieux français pose encore question. La plupart d’entre eux ne regroupent en effet que quelques foyers (rarement plus d’une trentaine de personnes). Si quelques-uns, présents du reste dans cette étude (Écoravie, l’écohameau du Plessis ou le village Emmaüs Lescar-Pau) se transforment peu à peu en véritable quartier ou écovillage, la petite taille de la majorité des écolieux, présents sur le territoire français, interroge leur capacité à intégrer des centaines voire des milliers de citoyens. Ou tout simplement à imprimer une marque sur leur territoire et pouvoir interagir avec ses acteurs. Comme c’est le cas dans d’autres pays européens comme la Russie, le Royaume-Uni, l’Italie ou l’Allemagne.
Pour découvrir les tendances de cette grande enquête de terrain et les 12 écolieux visités, consultez le tour de France des écolieux.
Pour aller plus loin
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