Petit mégot, grands impacts…
Selon une étude commandée en 2020 par l’éco-organisme Alcome, seul 1 mégot sur deux est jeté à la poubelle dans l’espace public. Les autres sont malheureusement jetés dans la rue (53 %), dans les voies d’écoulement des eaux usées (25 %) et même dans les espaces verts (22 %).
Un mégot peut sembler une pollution anodine pour certains. Pourtant il n’en est rien ! Il leur faut plus d’une décennie pour se décomposer intégralement. Au contact de l’eau, ils relâchent aussi des substances particulièrement toxiques (dont de l’arsenic ou de l’ammoniac) et se fragmentent même en micro-plastiques, causant des ravages sur les écosystèmes et la biodiversité. À titre d’exemple, alors qu’un mégot peut polluer à lui seul 500 litres d'eau, on estime qu’il représente près de 40 % des déchets présents en mer Méditerranée.
C’est pourquoi agir dès maintenant, en changeant nos comportements, est impératif.
Mais pourquoi jeter ses mégots par terre ?
Par manque de conscience des impacts ? Par facilité ? Parce qu’il n’y a pas assez de poubelles ?
L’étude d’Alcome apporte quelques éléments de réponse :
- 90 % des interviewés savent que les mégots jetés au sol polluent. 80 % d’entre eux considèrent que le problème des mégots dans la rue peut être résolu ;
- l’installation de corbeilles et cendriers dans les espaces publics a une grande influence sur la proportion de fumeurs qui adoptent les bons gestes : à partir d’une corbeille, sur 100 m2, le taux d’usage conforme s’améliore ainsi nettement ;
- on jette plus en vacances : alors que l’on trouve en moyenne 1 mégot pour 4 m2 d’espace public, on constate que les sites touristiques arrivent en tête du palmarès avec 0,76 mégot par m2.
Un éco-organisme nouvellement créé pour changer la donne
Agréé depuis juillet 2021 par les pouvoirs publics, pour une durée de 6 ans, l’éco-organisme Alcome est désormais chargé de collecter les éco-contributions des industriels du tabac et de les redistribuer aux collectivités territoriales. Celles-ci recevront ainsi 80 millions d’euros par an pour financer le ramassage et le nettoyage des mégots. Sont également prévus :
- la distribution de cendriers de poche et de rue afin d’éviter que les mégots ne soient jetés par terre ;
- le financement de campagnes de sensibilisation sur l’impact environnemental des mégots ;
- le financement de projets de recherche et développement portant sur des solutions innovantes de collecte et de recyclage des mégots.
L’objectif est clair : réduire d’au moins 40 % le nombre de mégots abandonnés dans l’espace public chaque année.
Et nous, qu’est-ce qu’on fait ?
- Ne sortez plus sans votre cendrier de poche et ne jetez plus vos mégots par terre, dans les réseaux d’eaux usées ou dans les cours d’eau ;
- devenez ambassadeur des bons gestes autour de vous !