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Comment faire du paillage ?

Moins technique et moins exigeante que le compostage, la méthode du paillage est idéale pour valoriser vos déchets verts au jardin.

9 décembre 2019

Durée de lecture : 5 minutes

Où pailler ?

Vous pouvez pailler un peu partout au jardin : au pied des arbustes, sous les haies, entre les rangs du potager, aux pieds des rosiers et des massifs floraux, dans les jardinières et les plantes en pot.

Le paillage nourrit les plantes et améliore le sol en augmentant le taux d’humus, la terre devient plus souple, plus aérée, plus facile à travailler ; en favorisant la vie microbienne du sol, les plantes assimilent plus d’éléments nutritifs.

Quand faut-il pailler ?

Le paillage est particulièrement efficace et bénéfique :

  • en début de saison de culture, quand les graines sont bien germées ;
  • en été, quand il fait très chaud, en paillant sur sol humide ;
  • en automne, pour protéger les plantes avant l’hiver et éviter de laisser le sol nu.

Avec quels déchets ?

  • des feuilles mortes, qu’elles soient tendres ou coriaces ;
  • des brindilles et des branches, coupées en menus morceaux ou broyées ;
  • des résidus de jardin, des déchets végétaux de cuisine (épluchures par exemple) ;
  • réservez les tailles de cyprès ou de thuya, qui peuvent libérer des substances toxiques, au paillage des allées ;
  • réservez les aiguilles de pin, qui acidifient le sol, aux allées et aux plantes de terre de bruyère.

Cependant, il est important d’éviter de pailler avec des mauvaises herbes en graine. En effet, n’utilisez pas les débris de plantes malades sur place ou pour des plantes de la même espèce. De plus, ne broyez pas les déchets mous et fins, épandez-les tels quels. Si vous utilisez une tondeuse Mulching, vous pouvez laisser sur place les tontes de gazon, qu’elle découpe en morceaux très fins, mais vous devez tondre fréquemment (tous les 4 à 6 jours).



Pour les végétaux qui doivent être broyés :

  • épandez sur le sol les déchets plus coriaces (feuilles épaisses, brindilles, petites branches) ;
  • passez une tondeuse dessus, ce qui suffit à les réduire en morceaux ;
  • passez les gros déchets (branches) au broyeur.

S’il y en a peu, coupez-les au sécateur en petits morceaux. Vous pouvez également utiliser les branches broyées, les brindilles, les herbes et feuilles sèches dans le compost : ils sont indispensables pour bien composter les déchets de cuisine.

Comment réaliser un paillage parfait ?

Voici quelques astuces :

  • désherbez avant de pailler. Les vivaces indésirables (chiendent, pissenlit, liseron, etc.) doivent être éliminées (racines et rhizomes compris), car le paillis n’empêchera pas leur pousse ;
  • faites, si possible, un léger apport de compost avant le paillage ;
  • faites de préférence légèrement sécher les paillis riches en eau (gazon, herbe, etc.) avant de les épandre ;
  • étendez des couches de paillis de 3 à 5 cm environ (davantage pour les feuilles mortes) aux pieds des plantes, sur un sol ameubli et décompacté ;
  • n'enfouissez pas le paillis ;
  • ne recouvrez pas le collet des plantes ;
  • arrosez une fois le paillage mis en place ;
  • rajoutez du paillis pour conserver l’épaisseur initiale ;
  • ne paillez pas par vent fort, ni quand le sol est gelé, car le paillis freine le réchauffement ;
  • le paillis peut aussi être laissé sur place, sans manutention (tonte laissée sur le gazon, mais il faut que les débris soient très fins et la couche peu épaisse).

Les paillis de courte durée de vie sont composés de feuilles tendres (tilleul, noisetier, robinier, charme, prunus, etc.), de tontes, de brindilles vertes ou encore de fougères. Riches en azote, ils se dégradent en quelques semaines et produisent un humus actif et nutritif. Utilisez-les partout, mais surtout sur les cultures à cycle court, au potager ou pour les plantes annuelles, afin de nourrir le sol.

Les paillis de longue durée de vie sont les paillis de feuilles coriaces (platane, lierre, érables, laurier-sauce…), de copeaux de bois, d’écorces, de tailles d’arbre et de haies, de coques de noix et noisettes…. Riches en lignine, ils peuvent mettre un an ou plus à se dégrader. Ils ne sont pas très nourriciers, mais structurent durablement le sol et sont stables. Utilisez-les plutôt pour les plantes pérennes : arbres, arbustes, massifs de vivaces, pour structurer le sol.

Il peut être utile de mélanger et/ou alterner ces différents paillis pour équilibrer les apports et éviter des excès nuisibles tels que :

  • l’accumulation de bois, qui se dégrade lentement et est peu nourrissant ;
  • l’acidification des sols due à l’épandage régulier de résidus de conifères ;
  • la dégradation trop rapide de résidus riches en eau et fins (tontes de gazon) ;
  • l’entretien ou la propagation de maladies, dus à l’utilisation sur place (ou sur des plantes de la même espèce) de débris de végétaux malades. En revanche, on peut par exemple parfaitement utiliser des restes de légumes malades au jardin d’ornement, ou des feuilles de pommiers atteintes sur les plates-bandes du potager.

Quels sont les précautions à prendre ?

  • un paillis de débris riches en eau et peu aérés (tontes fraîches, déchets de légumes) peut attirer les limaces, ou s’il est enfoui, les vers blancs, les larves de taupin. Préférez les déchets secs et aérés que les prédateurs des limaces apprécient et n’enfouissez jamais le paillis ;
  • un paillis épais peut attirer les rongeurs. Limitez l’épaisseur de paillage et retirez-le partiellement en hiver ;
  • le paillage ne transmet pas de maladies aux plantes. Il faut cependant, pour pailler des végétaux, éviter d’utiliser des débris de plantes malades ou appartenant à la même famille ;
  • les paillis de végétaux frais provoquent parfois des asphyxies des racines. On supprime le problème en les faisant sécher avant utilisation et en évitant de les stocker encore frais ;
  • le paillage favorise l’enracinement superficiel. Mais il favorise aussi le maintien de l’humidité et fournit des éléments nutritifs en surface, qui sont rapidement captés par des racines superficielles. De plus, le paillage n’empêche pas l’enracinement profond ;
  • le paillage peut provoquer un effet dépressif sur les végétaux en croissance, la « faim d’azote » : les micro-organismes mobilisent l’azote du sol quand ils décomposent les matières organiques riches en carbone et pauvres en azote, au détriment des plantes en place. Ce risque est temporaire mais réel, c’est pourquoi le paillage ne doit jamais être enfoui dans le sol, mais toujours étalé en surface.

Quand faut-il retirer le paillage ?

Il est nécessaire d’extraire le paillage à temps :

  • au début du printemps, au potager, ce qui laisse le sol se réchauffer rapidement et évite la prolifération des parasites ;
  • au jardin d’agrément, évitez de mélanger paillis et terre au contact des racines si vous prévoyez des plantations ;
  • pour réaliser des semis, car le paillis pourrait gêner leur levée : écartez soigneusement le paillis en veillant à ne pas l’enfouir.