Conseil
Comment réduire le gaspillage lié aux produits invendus ?
Certains produits sont fabriqués en grande quantité et une partie reste parfois invendue. Ils sont alors donnés à des associations, déstockés ou détruits. De nouveaux réflexes peuvent permettre de limiter ce gaspillage de ressources et d’énergie.
4 actions pour participer à limiter les invendus
Éviter les retours produits
Avec le développement de la vente en ligne, les retours produits sont souvent facilités. Si ce système est apprécié des consommateurs, il génère malheureusement des gaspillages de ressources et des émissions de gaz à effet de serre dues aux transports, aux emballages et aux traitements des objets.
Lorsque vous effectuez des achats en ligne, donnez-vous le temps de la réflexion (31 % des achats procèdent en effet d’une impulsion) et si vous avez un doute sur la taille d’un vêtement ou d’une paire de chaussures que vous comptez acheter… peut-être est-il préférable de l’essayer en magasin ?
Éviter de renouveler ses objets trop vite
Nous avons tendance à renouveler certains objets alors que les anciens fonctionnent encore.
Nous achetons beaucoup de vêtements alors que 50 % de ce que nous possédons dort dans nos armoires (source 1).
Nous encombrons nos foyers d’objets. Nous possédons environ 2,5 tonnes d’objets chez nous et il a fallu mobiliser 45 tonnes de matières pour les fabriquer (source 2).
La publicité et le marketing nous poussent à acheter ce dont nous n’avons pas toujours réellement besoin. Accordez-vous un temps de réflexion avant de passer à l’achat.
Se poser les bonnes questions avant d’acheter
Avant d’acheter un nouvel objet, prenez le temps de vous poser 5 bonnes questions :
- Quels sont mes besoins réels ?
- Puis-je réparer plutôt que racheter ?
- Pourquoi ne pas emprunter ou louer ?
- Quels sont les produits plus durables ?
- Si j'achetais de la seconde main ?
Découvrez des outils indispensables pour consommer plus responsable sur le site epargnonsnosressources.gouv.fr.
Le saviez-vous ?
Sur les 300 000 millions de cadeaux offerts à Noël, 12 millions ne sont jamais utilisés et 1 million est même directement jeté (source 3).
Acheter de seconde main quand c’est possible
Dès que possible, envisagez le réemploi, le partage, l’échange.
N’achetez pas forcément des produits neufs : meubles, jouets, vêtements… on trouve une offre de seconde main de plus en plus conséquente et très intéressante en termes de prix !
Pourquoi autant de produits sont invendus ?
Le saviez-vous ?
Un tiers des produits invendus sont détruits (5 % incinérés, 2 % enfouis) ou recyclés (27 %). 40 % partent vers le déstockage et environ 20 % sont donnés à des associations. Environ 3 % des produits seraient réparés en vue d’une remise sur le marché (source 4).
Une étude de l’ADEME auprès des 12 principaux secteurs non alimentaires, de 70 acteurs et de 500 établissements (source 4) permet d’établir les principales causes de ces invendus :
- L’obsolescence marketing (changements de gamme, fins de série) est la cause principale (34 % des invendus)
- La surproduction (28 %)
- Les défauts mineurs altérant la performance des produits.
- Les retours de produits liés au développement du e-commerce.
La destruction des invendus est une pratique en net recul. Les filières s’organisent pour que la destruction des stocks non écoulés ne soit envisagée qu’en dernier recours.
Quels secteurs génèrent le plus d’invendus ?
Le taux d’invendus des vêtements et chaussures est l’un des plus élevés parmi les 12 secteurs de l’étude. Il est estimé pour 2019 à 4,1 % du chiffre d’affaires. La cause : une forte saisonnalité avec des renouvellements fréquents de collections. La conséquence est directe avec des surplus de vêtements constatés en fin de saison ou après les soldes. Les défauts de production et les surstocks sont aussi en cause. Ces invendus sont majoritairement routés vers le déstockage (65 %). 20 % des invendus sont donnés à des associations.
Le taux d’invendus dans les rayons hygiène et soin est moins important (1,2 % du chiffre d’affaires). Considérés comme des produits de première nécessité, les invendus vont en priorité vers les acteurs du don (à hauteur de 67 %). Une voie privilégiée puisque la loi AGEC fixe en outre par décret une liste de produits d’hygiène et de soins devant nécessairement être réemployés et ne pouvant pas être recyclés.
Le taux d’invendus dans le secteur de l’électroménager est de l’ordre de 1,3 % du chiffre d’affaires. Ils sont dus à des fins de série (29 %), des défauts mineurs sur les produits (26 %), des produits avec des pannes mineures (20 %), etc. Les invendus sont collectés pour être recyclés (38 %), déstockés (32 %) ou donnés (22 %) à des centres d’hébergement, ESAT ou autres structures sociales notamment. Environ 5 % des invendus sont réparés pour être revendus.
Cependant, même si ces différents secteurs s’organisent pour traiter leurs invendus de manière plus vertueuse et parfois solidaire, ils n’annoncent pas de diminution notable des stocks d’invendus dans un avenir proche. La fabrication d’objets invendus continue de mobiliser des ressources naturelles et de consommer de l’énergie inutilement. De nouveaux réflexes de consommation peuvent contribuer à changer le modèle de production et à réduire les gaspillages.
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Références
- Source 1 (2025) : ADEME, Analyse des pratiques liées aux achats de produits d'habillement.
- Source 2 (2018) : ADEME, Modélisation et évaluation du poids carbone de produits de consommation et biens d'équipement.
- Source 3 (2022) : Goodwill management et ObSoCo pour l’ADEME, « Les impacts environnementaux des fêtes de fin d’année », 2022.
- Source 4 : ADEME, Étude des gisements et des causes des invendus non alimentaires et de leurs voies d'écoulement.
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