Conseil

5 fausses bonnes idées pour assainir la maison

Vous avez peut-être entendu que des sprays, les plantes ou des produits à brûler pouvaient assainir l'air de votre logement ? Vous pensez qu’il faut moins aérer en hiver pour économiser l’énergie ? Et si on faisait le point sur ces fausses « bonnes idées » ?

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5 pratiques à éviter chez soi

Utiliser l’encens, les sprays, le papier d’Arménie pour assainir l’air : mauvaise idée !

Selon un sondage TNS Sofres (source 1), 68 % des utilisateurs de bougies parfumées et 58 % des utilisateurs d’encens pensent que cette pratique peut avoir un impact positif ou n’a pas d’effet sur la qualité de l’air intérieur. Respectivement 23 % et 27 % d’entre eux utilisent même ces produits dans l’objectif de l’améliorer.

La réalité est tout autre ! Une étude de l'ADEME (source 1) a montré que brûler des bougies et de l'encens émet des polluants (benzène, formaldéhyde…), préjudiciables pour la santé des occupants (risques d’irritations des voies respiratoires…) et que des effets sanitaires à long terme (augmentation du risque de cancer) sont possibles pour les utilisateurs intensifs.

Les mesures effectuées ont montré que les niveaux de concentration atteints pendant et après la combustion des bâtons d’encens sont très largement supérieurs à ceux obtenus pour les bougies parfumées.

Si vous voulez continuer à utiliser des bougies parfumées et de l'encens, voici quelques recommandations :

  • Limiter la fréquence d’utilisation et éviter de brûler plusieurs produits simultanément ;
  • Éviter l’inhalation directe de fumée et aérer la pièce après l’utilisation, pendant au moins 10 minutes, par une ouverture sur l’extérieur ;
  • Privilégier un usage modéré, en particulier en présence de personnes dont le système respiratoire est plus sensible (enfants, femmes enceintes, personnes asthmatiques, personnes âgées, etc.) ;
  • Privilégier les encens présentant le moins de matière (par exemple, pour un même encens, brûler un bâtonnet fin est préférable à brûler un cône ou de gros morceaux de résine) et si l’effet attendu est atteint : éteindre l’encens, sans attendre que sa combustion soit complète.

Une autre étude (source 2) a évalué les désodorisants non combustibles (vaporisateurs, gels diffuseurs, mèches et bâtonnets imbibés de parfum liquide ou autres diffuseurs automatiques). Résultat : 28 % des substances détectées ont montré une valeur de toxicité permettant leur prise en compte dans l’évaluation des risques sanitaires.

Il apparait donc aussi nécessaire de limiter l’exposition aux émissions de ces désodorisants (sprays et aérosols notamment). D’autant plus que les substances toxiques qu’émettent ces produits (acroléine, benzène, limonène, formaldéhyde et particules fines) peuvent être également émises par d’autres sources (produits ménagers, meubles, encens, bougies, produits de bricolage) et se cumuler les unes aux autres…

Enfin, il est apparu que la première utilisation de ces produits était plus émissive que les suivantes. Si vous décidez de recourir aux désodorisants d’intérieur « non combustibles », réservez toujours la première utilisation de votre produit pour l’extérieur avant de l’utiliser à l’intérieur, de préférence dans une pièce spacieuse et disposant de bonnes solutions d’aération.

Purifier l’air avec des peintures dépolluantes : mauvaise idée !

Ces dernières années sont apparues dans les magasins des peintures « dépolluantes », « assainissantes » utilisant la photocatalyse.

Les procédés photocatalytiques (sous l’action de la lumière, par rayonnement ultraviolet, certains polluants peuvent être capturés puis dégradés) ne sont pas tous pertinents selon les situations rencontrées. Ils peuvent éventuellement être employés pour un traitement de l’air faiblement pollué, avec une source de lumière naturelle suffisante et pour des débits d’air permettant le transport des composés polluants vers les appareils et matériaux photocatalytiques tout en respectant un temps de contact suffisant pour que le processus puisse avoir lieu.

Leur usage est encore limité, notamment dans les ambiances intérieures, car les conditions optimales de performances sont rarement réunies (air faiblement pollué, source de lumière suffisante, débits d’air permettant le transport des composés polluants vers les appareils photocatalytiques et temps de contact suffisant).

Dépolluer l’air intérieur avec des plantes : mauvaise idée !

Certaines plantes ont la propriété d’éliminer des polluants gazeux de l’air intérieur, mais exclusivement dans des conditions contrôlées au sein d’un laboratoire et en présence de polluants fortement concentrés.

Dans l’espace d’un logement, l’efficacité des plantes dépolluantes n’a pas pu être démontrée concernant la qualité de l’air intérieur. La présence de certains végétaux pourrait diminuer la concentration en Composés organiques volatils (COV), mais les rendements sont très faibles. Avec un nombre de plantes réaliste dans une pièce, l’épuration de l’air est quasi nulle.

En matière d’amélioration de la qualité de l’air intérieur, la priorité reste la limitation des sources de pollution accompagnées d’une ventilation.

Ne pas ouvrir les fenêtres en hiver pour économiser de l’énergie : mauvaise idée !

Même en hiver, il est important de renouveler l’air de votre logement : aérez les pièces 5 à 10 minutes par jour pour évacuer l’humidité en excès, les odeurs désagréables des pièces de service et les polluants émis par les produits ménagers, les meubles, les revêtements de sols, etc.

Pendant le temps de l’aération, éteignez les radiateurs ou les convecteurs situés dans la pièce.

Obstruer les entrées / sorties d’air pour conserver la chaleur : mauvaise idée !

Il est indispensable de renouveler régulièrement l’air de la maison pour évacuer l’humidité et les polluants émis à l’intérieur du logement. Si l’air est confiné dans le logement, cela peut être néfaste pour la santé des occupants.

Il ne faut donc jamais obstruer une bouche d'extraction de ventilation mécanique ou une grille d’aération, et penser à les dépoussiérer régulièrement.

EN SAVOIR PLUS

Pourquoi améliorer la qualité de l’air dans les logements ?

Le saviez-vous ?

À l'intérieur de nos logements, l'air est souvent de plus mauvaise qualité qu'à l'extérieur. On y retrouve toutes sortes de polluants qu'il est indispensable d'évacuer, en ventilant son logement et en aérant régulièrement.

Vivre dans un logement sain, c’est d’abord respirer un air sain.

Et pour garantir une bonne qualité de l'air partout chez soi, la première chose à faire est de réduire au maximum les sources de pollution (parfums d’intérieur, produits ménagers contenant des substances toxiques, éléments d’ameublement ou de décoration émettant des composés organiques volatils…).

Mais ce n’est pas tout : le renouvellement de l’air est tout aussi essentiel. En plus d’aérer votre logement matin et soir, il est important qu'une ventilation mécanique évacue en continu les polluants et l'humidité, qui peuvent dégrader votre environnement de vie, représentant ainsi un risque pour la santé des occupants et pour votre habitation. Dans de nombreux logements, le renouvellement de l’air n’est pas suffisant. Condensation, moisissures, ou encore décollement de papiers peints sont, entre autres, des signes que l'humidité est mal évacuée. Parfois, la présence d'autres polluants est même insoupçonnée.

POUR ALLER PLUS LOIN

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Guide et astuce

Comment améliorer la qualité de l’air chez soi ?

Ce guide fait le point sur les systèmes de ventilation individuels disponibles, leurs avantages et inconvénients, comment le choisir, l'installer et l'entretenir. Il donne aussi des éléments de coût.

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