© Michel GAILLARD/REA

7 infos clés pour construire sa maison

Travaux

Construire ou faire construire sa maison est un projet d’ampleur ! Choix du terrain, réglementation à respecter, suivi du chantier… Prenez le temps de vous informer pour éviter quelques pièges.

23 novembre 2022

Durée de lecture : 7 minutes

Une réglementation environnementale depuis le 1ᵉʳ janvier 2022

Les constructions neuves doivent respecter la réglementation environnementale 2020 depuis le 1er janvier 2022.

Pour la première fois depuis la publication des réglementations thermiques des objectifs de réduction des émissions de carbone et de confort en période de chaleur sont exigés, en plus de la limitation des consommation d'énergie. Cette nouvelle réglementation devient ainsi environnementale car son périmètre ne concerne plus uniquement la consommation d'énergie. Elle favorise le recours à des énergies décarbonées et prend en compte l'impact de la maison sur le changement climatique tout au long de son cycle de vie, y compris lors de la construction.

La RE 2020 fixe 3 grands objectifs :

- Améliorer la performance énergétique des logements avec des exigences renforcées sur le consommation d'énergie de la maison et en favorisant le recours aux énergies renouvelables.

La performance énergétique (consommation d'énergie et émissions de CO2) est définie par :

  • le Bbio (Besoin bioclimatique) exprime les besoins liés au chauffage, à la climatisation et à l’éclairage.
    Un Bbio performant s’obtient :

    • en travaillant sur l’orientation et la disposition des baies afin de favoriser les apports solaires en hiver tout en s’en protégeant en été ;
    • en privilégiant l’éclairage naturel ;
    • en prenant en compte l’inertie pour le confort d’été ;
    • en limitant les déperditions thermiques grâce à la compacité des volumes et à une bonne isolation des parois opaques (murs, dalle et toiture) et des baies (fenêtres et portes donnant sur l’extérieur ou sur un local non chauffé).
  • le Cep (Coefficient de consommation conventionnelle d’énergie primaire) caractérise la consommation d'énergie primaire importée dans la maison.
  • le Cep,nr caractérise les consommations en énergie primaire non renouvelable de la maison.
  • L'indicateur Icénergie représente l'impact sur le changement climatique de la consommation d'énergie pendant l'utilisation de la maison sur 50 ans.

Ces coefficients sont vérifiés par l’intermédiaire d’un calcul réalisé par un logiciel réglementaire.

Pour chaque maison, ils doivent être inférieurs à des valeurs maximales (Bbio_max, Cep_max, Cep,nr_max et Icénergie_max) modulés :

  • en fonction de son lieu géographique pour tenir compte des différences de climat et de l’altitude ;
  • de sa surface ;
  • de la présence de combles ;
  • des contraintes de bruit.

Les énergies renouvelables pour respecter les seuils des indicateurs énergétiques

La RE 2020 favorise le recours le recours à une source d’énergie renouvelable ou à une solution alternative. Vous pouvez choisir :

  • d’installer des capteurs solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire ;
  • d’installer des panneaux photovoltaïques pour la production d’électricité ;
  • d’installer une chaudière à bois ou un poêle à bois ;
  • de vous raccorder à un réseau de chaleur alimenté à plus de 50 % par des énergies renouvelables ;
  • un chauffe-eau thermodynamique ;
  • une chaudière à micro cogénération...

Les énergies renouvelables ne sont pas comptabilisées dans les indicateurs :

  • le Cep n'intègre pas ma consommation d'électricité produite sur la parcelle et autoconsommée ;
  • les énergies renouvelables ou de récupération consommées pour les besoins de la maison ne sont pas prises en compte dans le calcul du Cep,nr.

Deux études : thermique et environnementale

Ces études vont vous permettre d’optimiser la conception architecturale, de trouver les solutions techniques les plus efficaces pour consommer le moins d’énergie possible. Leur périmètre est celui du permis de construire.

Elles permettront également de vous assurer du respect des exigences fixées par la réglementation environnementale.

Test d’étanchéité à l’air et contrôle de la ventilation obligatoires

Le test d'étanchéité à l'air permet un contrôle qualitatif de résultat. Il est réalisé en occultant les entrées d’air et bouches d’extraction du système de ventilation et en mettant la maison en surpression ou dépression. Il permet de quantifier les entrées ou sorties d’air parasites.

Le contrôle du système de ventilation, indispensable à la qualité sanitaire de la maison, permet de s'assurer que les débits d'air prévus sont respectés et que le pose est correctement réalisée.

Guide - Bien ventiler son logement

Rendez-vous sur la librairie ADEME pour faire le point sur les systèmes de ventilation individuels disponibles, leurs avantages et inconvénients, comment le choisir, l'installer et l'entretenir. Il donne des éléments de coût.

Deux attestations obligatoires

Vous devez remettre à l’autorité instruisant votre permis de construire (généralement votre mairie) deux attestations vous engageant à la prise en compte de la réglementation thermique : une attestation de prise en compte de la RE 2020 et une attestation de la conformité du projet à l’achèvement de vos travaux.

Générer les attestations

Un plan établi en fonction du terrain et de l’orientation solaire

Pour une maison fraîche en été, l’implantation sur une pente, où l’air circule naturellement, est plus favorable que dans un fond de cuvette. Si le logement est traversant (ouvrant sur deux façades distinctes ou un patio, etc.) il sera aussi plus facile à ventiler en été.

Si le terrain est en pente, il est aussi possible de réaliser une construction semi-enterrée pour profiter de l’inertie du sol en hiver comme en été. À partir de 1,5 mètre, la température du sol varie peu. Elle est quasiment identique en hiver comme en été autour de 14 °C. En été, cela apporte de la fraîcheur au logement et en hiver, cela limite l’exposition du bâtiment aux basses températures.

Il est essentiel d’orienter la construction pour profiter des apports solaires en hiver (cela réchauffe votre maison et vous permet d’économiser du chauffage). Tenez aussi compte des vents dominants. Servez-vous de la végétation pour vous protéger (des vents froids, de l’excès d’ensoleillement, de la chaleur réfléchie par les surfaces minérales...). Attention qu’elle ne soit pas une gêne (ombre portée sur des capteurs solaires, arbres persistants faisant de l’ombre sur une façade bien ensoleillée en hiver...).

L’idéal est une maison dont la façade principale, la plus vitrée, regarde le midi.

Pour profiter au maximum des apports solaires en hiver et de savoir limiter les entrées de chaleur en été. Il faut que les ouvertures représentent au moins 1/6e de la surface habitable. Mais attention à leur orientation, car c’est par les surfaces vitrées que se font les 2/3 des apports de chaleur en été. La répartition idéale des surfaces vitrées d’une maison :

  • 50 % de la surface vitrée au sud (baies vitrées et des grandes fenêtres) ;
  • 20 % de la surface vitrée à l’est (ouvertures moins grandes) ;
  • 20 % de la surface vitrée à l’ouest (petites fenêtres) ;
  • 10 % de la surface vitrée au nord (petites fenêtres).

Pour les fenêtres de toit : attention à ne pas mettre trop d’ouvertures sur une toiture orientée au sud, car elles apportent beaucoup de chaleur en été. Il est préférable de les réserver aux pans de toiture au nord et à l’est, et d’y prévoir des occultations extérieures efficaces.

Une véranda peut apporter un peu de chaleur en hiver (zone tampon avec l’extérieur) mais devenir une véritable fournaise en été. Pour y remédier, il faut prévoir une toiture opaque, une bonne isolation entre la véranda et la maison, des occultations efficaces (stores ou volets roulants), des ouvertures suffisantes (20 à 30 % de la surface vitrée de la véranda) pour bien aérer jour et nuit, voire un escamotage complet des panneaux vitrés pendant l’été.

Les protections solaires sont essentielles. Les volets roulants, les volets battants, les persiennes sont de loin les plus efficaces. Une ouverture située au sud-est assez facile à protéger. Un auvent ou un store de largeur modeste suffisent à ombrer une baie vitrée située au-dessous.

Pour une ouverture située à l’ouest, la protection est plus difficile. Dans l’après-midi et le soir, les rayons du soleil sont plus bas et frappent de plein fouet les façades ouest, au moment de la journée où il fait le plus chaud. Pour ombrer une telle ouverture, il faut soit un auvent beaucoup plus large, soit un écran ou un vis-à-vis devant la fenêtre.

Ne surtout pas négliger la ventilation

L’air intérieur de nos logements est souvent de plus mauvaise qualité que l’air extérieur. Aux polluants de l’air extérieur (particules fines, pollens, oxydes d’azotes...) s’ajoutent ceux émis par les meubles, les moquettes, les produits d’entretien... Il faut également évacuer l’humidité émise par la cuisson, la toilette et la respiration des habitants...

Plusieurs systèmes de ventilation sont disponibles :

  • la VMC simple flux autoréglable a des débits d’air constants quelles que soient les conditions extérieures (vent, pluie) et intérieures (nombre d’occupants, humidité) ;
  • la VMC hygroréglable voit son débit d’air varier en fonction de l’humidité intérieure, ce qui permet de garantir l’évacuation plus rapide d’un air très humide, tout en limitant les gaspillages ;
  • la VMC double flux avec récupération de chaleur limite les pertes de chaleur inhérentes à la ventilation : elle récupère la chaleur de l’air vicié extrait de la maison et l’utilise pour réchauffer l’air venant de l’extérieur.

La VMC double-flux est plus coûteuse qu’une VMC simple flux et consomme plus d’électricité, mais elle permet des économies de chauffage importantes en récupérant jusqu’à 70 % de la chaleur contenue dans l’air vicié extrait (90 % dans les systèmes les plus performants).

La récupération de chaleur par la VMC est particulièrement intéressante dans une maison bien isolée qui nécessite peu de chauffage : une VMC double flux peut récupérer environ 1 500 kWh par an. L’économie réalisée est alors comprise entre 7 et 10 % de la consommation de chauffage.

Il est également possible d’installer un puits climatique.
L’air extérieur circule dans des tubes enterrés à environ 1,5 à 3 mètres de profondeur, là où la température varie peu au cours de l’année (entre 12 °C et 14 °C). Selon la saison, l’air se réchauffe ou se rafraîchit pendant ce trajet et pénètre dans la maison par l’intermédiaire d’un système de ventilation.

Schéma : principe du puits climatique

Consultez la transcription textuelle (PDF - 45 Ko)

Cette technique est intéressante dans les régions soumises à de fortes variations de température. En été, l’air est rafraîchi et en hiver préchauffé avant son introduction dans le système de ventilation du logement. C’est une bonne solution surtout en été, car il peut éviter l’installation d’une climatisation.

Le puits climatique est complexe à mettre en œuvre et sa réalisation doit être confiée à des professionnels très compétents, capables de concevoir des équipements adaptés à chaque situation. Il ne doit pas en particulier dégrader la qualité de l’air intérieur en diffusant des polluants (moisissures, bactéries, radon) dans le logement.

Le couplage entre une VMC double flux et un puits climatique est souvent peu satisfaisant tant techniquement qu’économiquement : le puits climatique peut engendrer des dysfonctionnements de la VMC et les échangeurs de celle-ci sont en général suffisamment efficaces pour qu’il soit superflu de préchauffer l’air entrant. Il reste par contre utile, en rafraîchissement l’été.

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