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10 solutions pour bien choisir et entretenir ses vêtements
Pour fabriquer les vêtements, les industriels utilisent beaucoup d’énergie, d’eau et de produits chimiques qui ne sont pas toujours éliminés dans les eaux usées. L’eau et l’énergie sont des ressources précieuses. Découvrez comment les préserver en choisissant vos vêtements.
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Pour fabriquer les vêtements, les industriels utilisent beaucoup d’énergie, d’eau et de produits chimiques qui ne sont pas toujours éliminés dans les eaux usées. L’eau et l’énergie sont des ressources précieuses. Découvrez comment les préserver en choisissant vos vêtements.
D’après les résultats de l’étude de l’ADEME et de l’Observatoire Société & Consommation (ObSoCo, Source 1), chaque Français aurait déjà 175 vêtements en moyenne dans ses placards et en porterait moins de la moitié.
Le problème, en matière d’habillement, c’est que la notion de besoin dépasse la seule nécessité de se vêtir. Il s’agit de répondre à des normes sociales, de se créer une identité, de se faire plaisir… C’est ce rapport aux vêtements qu’il faut repenser. En questionnant son besoin avant d’acheter, on aura peut-être moins de vêtements dans notre panier, mais on sera sûrs de tous les porter !
Les 5 questions à se poser avant d’acheter un vêtement ou des chaussures :
- À quel besoin ce vêtement ou ces chaussures répondent-il pour moi ? Est-ce que je l'achète pour me faire plaisir ? En ai-je besoin pour remplacer un vieux vêtement ou pour commencer un nouveau travail ?
- Puis-je attendre avant d’acheter ce vêtement ou ces chaussures ?
- N‘ai-je pas déjà un vêtement ou des chaussures avec la même utilité ?
- D‘où viennent ces chaussures ou ce vêtement, en quoi sont-ils faits, sont-ils plus « responsables » ?
- Ce vêtement ou ces chaussures m‘apporteront-ils un confort réellement supplémentaire par rapport à ce que j‘ai déjà ?
Choisir des vêtements qui vont durer longtemps
Plus les vêtements sont portés longtemps et plus leur empreinte carbone et eau sera faible. Les consommations d’eau et d’énergie utilisées pour fabriquer et entretenir le vêtement sont divisées par le nombre d’années durant lesquelles le vêtement est porté.
Cherchez des vêtements qui pourront être portés longtemps sans se démoder, évitez les modèles qui proviennent de collections renouvelées à un rythme soutenu.
Aidez-vous aussi des labels présents sur de plus en plus de vêtements :
- Pour comprendre - Labels dédiés aux vêtements et chaussures
Bien choisir les matières
On se pose souvent la question des matières à privilégier pour ses vêtements ? Fibres naturelles, artificielles ou synthétiques ? On entend souvent dire que certaines sont plus vertueuses que d’autres. En réalité, toutes ont des impacts environnementaux à un moment ou à un autre de leur cycle de vie.
Découvrez les avantages et les inconvénients des différentes matières qui composent nos vêtements.
Le coton : il est doux, hypoallergénique et facile d’entretien mais sa culture consomme beaucoup d’eau et utilise souvent des pesticides. Il vaut donc mieux choisir des vêtements en coton recyclé ou issu de l’agriculture biologique, transformés en Europe, non blanchis ou teints (le coton est naturellement écru).
Le lin et le chanvre : ils consomment moins d’eau que le coton, et moins de pesticides. Ils sont hypoallergéniques. Malheureusement leur production est limitée car le lin ne peut être planté qu’une fois tous les 6 ou 7 ans sur une même parcelle, et le chanvre une fois tous les 4 ans (pour ne pas favoriser la multiplication d’un champignon qui leur est nocif). Pour minimiser les impacts environnementaux, il vaut mieux choisir des vêtements en fibres recyclées ou produites en France, non blanchis ou teints.
La laine : elle conserve bien la chaleur et se salit moins vite car elle retient peu les odeurs et les saletés. Cependant, l’élevage de ruminants génère des pollutions des sols et des eaux, libère du méthane qui est un puissant gaz à effet de serre. Il est intéressant de chercher des vêtements en laine est recyclée et non teinte.
La viscose : cette matière est produite à partir de cellulose de bois, à faible coût, pour un résultat soyeux. Cependant, la transformation de cette fibre naturelle en textiles nécessite d’utiliser beaucoup de produits chimiques, toxiques et nocifs pour la santé. Si vous optez pour cette matière, cherchez des vêtements en viscose recyclée.
Le lyocell ou le tencel : ils sont fabriqués à partir de cellulose, comme la viscose, mais avec un procédé qui recycle ses solvants. Les vêtements coûtent souvent plus cher. Là encore, cherchez des vêtements en matière recyclée.
Le polyester et l’acrylique : ce sont des matières résistantes et faciles à entretenir. Il n’est pas nécessaire de les blanchir avant teinture. Cependant, le polyester et l’acrylique sont fabriqués à partir de matière plastique, avec un impact élevé sur le changement climatique. En effet, la transformation de ressources fossiles nécessite beaucoup d’énergie et de produits chimiques. De plus, lors de la fabrication, de l’usage et des lavages, ces matières libèrent des microplastiques dans l’environnement. Vous pouvez trouver de plus en plus facilement des vêtements en fibres recyclées.
Finalement, le choix de la matière est assez secondaire. Le plus important est de choisir un produit de qualité et qu’on est sûrs de porter longtemps
Privilégier les vêtements en une seule matière
Pour favoriser le recyclage, il est préférable de choisir des vêtements fabriqués dans une seule matière.
Cette information est facile à trouver, il suffit de vérifier la composition du vêtement sur l’étiquette.
Près de 40 % des textiles d‘habillement sont composés de plusieurs matières mélangées, ce qui rend plus complexe le processus de recyclage (Source 2).
Éviter les vêtements avec beaucoup d’élasthanne
Pour être plus confortables à porter, certains vêtements contiennent de l‘élasthanne (de 2 à 10 %) mais sa présence perturbe le recyclage. Au-delà de 5 %, il empêche l‘étape de recyclage mécanique d‘effilochage.
Se fier aux labels environnementaux
Il existe des labels environnementaux reconnus comme Oeko-Tex® Made in Green, Bluesign®, Fairtrade® Textile, Écolabel européen, Global Organic Textile Standard (GOTS) ou BioRe.
De plus en plus de textiles sont porteurs de labels. Prenez le temps de comparer les étiquettes et les labels.
Pour plus d’information sur les labels, consultez nos informations :
- Pour comprendre - Labels dédiés aux vêtements et chaussures
Acheter des vêtements de seconde main
Dès que vous le pouvez, privilégiez les vêtements d‘occasion.
Si vous achetez en friperie, n‘hésitez pas à demander aux vendeurs d‘où viennent les vêtements. Ils seront ravis de vous expliquer le fonctionnement de leur magasin. Pour les vêtements que vous ne porterez qu‘une seule fois, pour une occasion particulière, préférez la location.
Réparer ou faire réparer ses vêtements pour les garder plus longtemps
Il serait dommage de se débarrasser d’un vêtement pour une couture défaite, une fermeture éclair à changer ou un petit trou dans le tissu. Saviez-vous que vous pouvez bénéficier d’un bonus réparation directement appliqué lors du paiement chez un réparateur.
Il existe un bonus réparation pour les vêtements :
- Changement de doublure (complet) : 25€
- Changement de doublure (simple) : 10€
- Changement de zip (grand) : 15€
- Changement de zip (petit) : 8€
- Couture défaite (doublé) : 8€
- Couture défaite (non doublé) : 6€
- Réparation trou, accroc, déchirure : 7€
Ce bonus réparation est également disponible pour les chaussures :
- Changement de bonbout : 7€
- Opération couture / collage : 8€
- Opération ressemelage (cuir) : 18€
- Opération ressemelage (gomme) : 25€
- Pose de patin : 8€
- Zip de chaussures (< 20 cm) : 10€
- Zip de chaussures (> 20 cm) : 14€
La prise en compte du bonus est opérée par le réparateur.
Pour trouver le réparateur le plus proche de chez vous, consulter la carte sur le site quefairedemesdechets.gouv.fr
Limiter l’usure due au lavage
Tous les vêtements ne sont pas sales après avoir été portés une fois. Les laver souvent, notamment à haute température, risque de les abîmer, de les rétrécir et de les déformer.
Pour limiter la pollution de l‘eau, utilisez de préférence des lessives avec des labels recommandés par l‘ADEME (contenant des substances moins polluantes pour l‘eau et moins agressives pour les vêtements).
De plus, réduire le nombre de passages en machine permet de limiter la pollution aux microplastiques. En effet, lors du lavage des vêtements, des fragments sont évacués dans les eaux usées qui sont traitées dans les stations d‘épuration. Cependant, ils ne sont pas entièrement retenus dans ces stations et se retrouvent donc dans les rivières, les fleuves puis les océans où ils s‘accumulent.
Limiter l’utilisation du sèche-linge
Le sèche-linge peut émettre encore plus de microfibres que le lave-linge.
Dans un sèche-linge, les vêtements qui tournent dans le tambour subissent de nombreux frottements. Cela libère davantage de microfibres que lorsque le linge sèche à l‘air libre. Ils constituent une source sous-estimée de microfibres en suspension dans l‘air. Les scientifiques ont évalué qu‘un seul sèche-linge rejette entre 90 et 120 millions de microfibres par an, soit bien plus qu‘un lave-linge (Source 3)
Pourquoi faut-il beaucoup d’eau et d’énergie pour fabriquer les vêtements ?
Le saviez-vous ?
L’eau douce accessible à la consommation humaine ne représente que 1 % de l’eau sur Terre. Sa disponibilité est menacée par le changement climatique, la pollution… et sa surconsommation.
La fabrication d’un vêtement nécessite beaucoup d’énergie et des centaines de litres d’eau douce :
- Pour cultiver le coton et les différentes matières naturelles qui peuvent servir à fabriquer les vêtements fibres (le bois, le bambou, le lin…).
- Pour la préparation des fibres naturelles et synthétiques.
- Pour la teinture et le blanchiment du tissu.
- Pour réaliser les différentes étapes de fabrication jusqu’à la livraison du produit fini.
La consommation d'eau varie considérablement selon la matière première utilisée pour fabriquer le vêtement. Le coton est la matière qui nécessite le plus d’eau pour sa production.
En plus de puiser d’énormes quantités d’eau, la production de vêtements est responsable de pollutions de l'eau. Au cours des étapes de culture des fibres, de préparation des fils, de la teinture et du blanchiment, plusieurs produits chimiques sont utilisés et se mélangent à l’eau (pesticides, solvants…). Dans de nombreux pays producteurs, l’eau est mal ou pas retraitée. Les produits chimiques sont évacués avec les eaux usées et se déversent dans les cours d’eau.
Il existe une méthode développée par l’Union européenne pour calculer l’empreinte eau de beaucoup de produits de consommation et notamment des vêtements. Cette empreinte eau tient compte de plusieurs critères : du lieu de production de la matière première, du processus de production, du nombre de vêtements produits (quelques centaines de vêtements produits par une petite entreprise locale ou des milliers de vêtements produits par une entreprise de la fast fashion), du nombre de lavages du vêtement.
La méthode de calcul prévoit une majoration des données en fonction du stress hydrique dans les pays où est cultivée la matière et où est fabriqué le vêtement. En effet, dans certaines régions du monde, l’eau est rare et si on la prélève pour fabriquer des objets, on impacte fortement l’environnement. Par exemple, on a asséché la mer d’Aral il y a quelques années pour irriguer des champs de coton. La méthode de calcul intègre également la réalité du retraitement de l’eau utilisée pour produire les vêtements avant qu’elle ne soit restituée dans la nature.
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Les impacts de la mode et de la fast-fashion
Il est essentiel de comprendre les impacts de l‘industrie de la mode et d‘explorer les moyens d‘agir en tant que consommateurs responsables. Découvrez les enjeux de la mode actuelle et les solutions pour un avenir plus durable.
Une sélection d’outils proposés par l’ADEME ou ses partenaires
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Références
- Source 1 (2025) – ObSoCo, Analyse des pratiques liées aux achats de produits d’habillements
- Source 2 (2023) – Refashion, Étude de caractérisation des flux entrants et sortants de centres de tri
- Source 3 (2022) – Environmental Science & Technology Letters, Microfibers Released into the Air from a Household Tumble Dryer
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