Conseil

Se chauffer au bois : les bons gestes pour moins consommer et moins polluer

Se chauffer au bois permet d’éviter les émissions de gaz à effet de serre du chauffage fioul ou gaz mais émet des polluants dans l’air surtout si la combustion est réalisée dans de mauvaises conditions. Découvrez les bons gestes pour consommer moins de bois et réduire vos émissions de particules fines.

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8 conseils pour être bien chauffé au bois

Éviter les cheminées ouvertes

Une cheminée ouverte chauffe très mal : 90 % de l’énergie est perdue car elle ne permet pas une combustion efficace et bien contrôlée du bois. Cette mauvaise combustion génère des émissions importantes de polluants qui contribuent à dégrader la qualité de l’air extérieur.

Résultat : beaucoup de bois brûlé… pour peu de chaleur.

Bannir les flambées « plaisir »

Vous aimez faire du feu dans votre cheminée ouverte pour créer une belle ambiance ? En brûlant du bois dans une cheminée ouverte, vous participez à l'émission de polluants dans l'air. Évitez ces flambées, particulièrement en période de pics de pollution.

À savoir : Certains territoires interdisent l’utilisation de foyers ouverts. Renseignez-vous auprès de votre préfecture.

Installer un appareil moderne plus efficace

Un appareil performant bien utilisé émet jusqu’à 10 fois moins de particules fines et consomme 5 fois moins de bois qu’un vieil appareil !

Les poêles et inserts modernes sont de plus en plus performants : la combustion y est optimisée. Ils consomment donc moins de bois et polluent beaucoup moins (ils rejettent peu de particules fines dans les fumées s'ils sont utilisés et entretenus correctement).

  • Les poêles et inserts à bûches ont un rendement maximal entre 75 et 90 %. Le rendement est plus faible lorsque l’appareil est utilisé à allure réduite, il faut donc privilégier une utilisation à plein régime.
  • Les poêles et inserts à granulés ont encore un meilleur rendement, allant de 85 à 98 %.

Leur combustion est optimisée et ils rejettent peu de particules fines dans les fumées s'ils sont utilisés et entretenus correctement.

Financer votre installation

Dans certaines collectivités, si vous remplacez un poêle antérieur à 2002 ou 2005 (suivants les territoires) ou une cheminée ouverte par un appareil performant, vous pouvez obtenir une aide importante du Fonds Air Bois.

Si vous installez un appareil moderne, vous pouvez également bénéficier d’aides en fonction de vos ressources : les aides de l'État, des fournisseurs d’énergie, des collectivités locales… Pour en savoir plus, contactez le conseiller France Rénov' le plus près de chez vous.

Pour obtenir ces aides, vous devez nécessairement faire installer un appareil labellisé Flamme Verte ou qui a des performances équivalentes, par un professionnel RGE.

Choisir un appareil bien dimensionné

On pourrait avoir tendance à penser que pour prévoir les jours de grand froid, il vaut mieux installer un appareil surdimensionné. C’est faux !

Un appareil surdimensionné fonctionne souvent en ralenti, générant ainsi plus de polluants atmosphériques et de résidus. Il s’use plus vite car le corps de chauffe subit une corrosion accélérée.

Il est préférable d’avoir deux systèmes de chauffage chez soi. L’appareil qui servira le plus souvent sera dimensionné à une puissance moyenne permettant d’être utilisé à plein régime. L’autre système de chauffage s’ajoutera ou prendra le relai en cas de grand froid.

Apprendre à bien utiliser votre poêle ou insert

Un appareil récent mal utilisé peut polluer autant qu’un vieil appareil. Si la combustion ne se passe pas bien (pas assez d’oxygène, trop d’oxygène, bois humide…), elle émet plus de polluants et renvoie moins de chaleur.

Pour que la combustion se passe bien, la qualité et l’utilisation du bois comptent beaucoup.

  • Brûlez du bois bien sec (avec un taux d'humidité inférieur à 23 %) avec le moins d'écorce possible.
  • Utilisez de préférence des bûches fendues.
  • Ne brûlez pas des bois traités ! Les vieux meubles, les agglomérés, les bois récupérés sur des chantiers dégagent des polluants très nocifs lorsqu’ils sont brûlés.
  • Rentrez le bois à brûler 48 heures à l'avance.
  • Fiez-vous aux marques de qualité pour acheter votre bois.

Quelques conseils supplémentaires vont également vous aider à ce que la combustion se passe au mieux et que les émissions de polluants soient les plus réduites possibles :

  • Ne surchargez par le foyer.

Allumer le feu par le haut !

On ne le sait pas toujours mais la méthode d’allumage a des conséquences en termes d’émissions de particules et donc d’impact sur la qualité de l’air. Allumer son feu par le haut est ainsi la meilleure solution pour moins polluer.

  • Guide et astuce - Conseil pour Bien se chauffer au bois : Allumer le feu par le haut !
  • Réglez le tirage pour obtenir la meilleure combustion possible : ouvrez toutes les entrées d'air à l'allumage ou lors du rechargement, réduisez les entrées d'air quand le feu a bien pris sans jamais les fermer entièrement, y compris la nuit.
  • Respectez les consignes d’utilisation données par le fabricant.
  • Nettoyez votre appareil et videz le cendrier fréquemment.

Recommandation importante : Il ne faut pas brûler des bûches densifiées en feu couvant (en limitant fortement l’arrivée d’air). Cette recommandation est également valable pour les bûches densifiées dites « de nuit ». Si vous ne respectez pas cette recommandation, vous risquez d'émettre de fortes quantités de polluants.

Acheter du bois de qualité

Un bois de qualité offre plus de performance à votre appareil et permet de moins polluer.

Pour choisir votre bois, faites confiance aux démarches de qualité. Elles offrent des garanties quant à la nature du produit, son degré d’humidité, son pouvoir calorifique.

Pour les bûches

 

 

 

Le label France Bois Bûche est décliné en fonction des régions (Alsace Bois Bûche, Auvergne-Rhône-Alpes Bois Bûche…).

Pour les granulés bois

Pour les bûches densifiées

Il est recommandé d’utiliser uniquement des bûches composées à 100 % de bois ou de biomasse agricole végétale.

Stocker le bois plusieurs mois avant de l’utiliser

Le bois humide brûle mal et pollue plus. Si vous le coupez vous-même ou que vous achetez du bois qui n'est pas encore bien sec (avec un taux d'humidité supérieur à 23 %), vous ne pouvez pas l'utiliser tout de suite. Respectez les conseils de votre vendeur ou, à défaut, laissez sécher les bûches 18 mois minimum après la coupe.

Pour que votre bois sèche dans de bonnes conditions ou reste bien sec, il faut :

  • le stocker à l'abri de la pluie,
  • dans un endroit bien aéré,
  • sans contact direct avec le sol (sur des palettes par exemple).

Les sacs de granulés sont particulièrement sensibles à l’humidité. Ils doivent être stockés à l’intérieur, dans un endroit sec et aéré, de préférence surélevé (sur une palette par exemple).

Ne pas négliger l’entretien et le ramonage

L’entretien annuel de votre appareil de chauffage au bois est obligatoire. Il doit être réalisé par un professionnel qualifié, que votre équipement soit une chaudière, un poêle ou un insert. Cet entretien permet notamment de vérifier l’état des composants (joints, brûleur…) et garantit un fonctionnement plus sûr, plus propre et plus performant.

Le ramonage du conduit d’évacuation est également obligatoire. Il doit être effectué au moins une fois par an. En cas de consommation importante (au-delà de 6 m³ de bols ou 2,5 tonnes de granulés) deux ramonages par an sont recommandés, dont un pendant la saison de chauffe.

Attention : Les « bûches de ramonage » ne remplacent pas un ramonage effectué par un professionnel. Elles ne sont pas suffisamment efficaces pour assurer l’entretien du conduit.

EN SAVOIR PLUS

On détruit les forêts pour se chauffer au bois : faux !

En France, les prélèvements de bois sont inférieurs à l’accroissement de la forêt. Et pour les années à venir, il n’est pas envisagé d’augmenter le prélèvement pour le bois de chauffage domestique.

Les déchets de bois des scieries et de l’élagage sont récupérés pour faire des granulés de bois. On optimise ainsi tout ce que l’on peut pour ne pas trop prélever de bois dans la forêt.

Le saviez-vous ?

64 % du bois provient de la forêt (chêne, châtaignier, charme, hêtre, orme, etc.), 23 % de l’entretien des vergers ou de haies, et 13 % de la récupération (source 1).

 

Le chauffage au bois pollue : vrai et faux !

Se chauffer au bois permet d’utiliser une énergie renouvelable, de limiter le recours aux énergies fossiles et donc de lutter contre le changement climatique.

Cependant, réalisée dans de mauvaises conditions, la combustion du bois émet des polluants qui contribuent à dégrader la qualité de l’air extérieur et viennent s’ajouter aux autres sources de pollution atmosphérique générées par les transports, l’agriculture et les industries.

Certaines pollutions sont préoccupantes pour la santé des Français comme celles aux particules fines (responsables de 40 000 décès chaque année en France), au dioxyde d'azote et à l'ozone troposphérique.

Plusieurs polluants sont présents dans l’air :

  • Les particules différenciées par leur diamètre, inférieur à 10 micromètres* pour les PM10 et inférieur à 2,5 micromètres pour les PM2,5. Leur toxicité est liée à leur nature chimique et à leur taille. Les plus fines sont les plus dangereuses pour la santé car elles pénètrent facilement et durablement dans l'organisme. Les particules peuvent être des polluants primaires lorsqu’elles sont directement émises dans l’atmosphère, ou secondaires lorsqu’elles sont générées à partir d’autres polluants dits « précurseurs ». *1 micromètre = 1 millième de millimètre ;
  • Des gaz : oxydes d’azote (NOx), ozone troposphérique (O3), ammoniac (NH3), dioxyde de soufre (SO2), monoxyde de carbone (CO) ;
  • L'ozone naturellement présent dans la stratosphère (de 10 à 50 km du sol) constitue la couche d'ozone. Formé à partir de l’oxygène de l’air, ce « bon » ozone nous protège des rayons ultraviolets. Il se distingue du « mauvais » ozone, formé dans la troposphère (du sol jusqu’à 10 km d’altitude) à partir de polluants gazeux (oxyde d’azote, composés organiques volatils…) sous l'effet du rayonnement solaire. Cet ozone est donc un polluant secondaire. Il a des effets nocifs sur la santé et les écosystèmes. C’est aussi l'un des principaux gaz à effet de serre ;
  • Les composés organiques volatils (COV) : benzène, formaldéhyde, isoprène… ;
  • Les polluants organiques persistants (POP) dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ;
  • Les métaux lourds : plomb, mercure, cadmium, nickel… ;
  • Les polluants biologiques : légionelles, pollens, moisissures ;
  • Les résidus de pesticides, polluants observés depuis peu.

Il existe de nombreux moyens de réduire la pollution de l’air, notamment la pollution aux particules. Des solutions sont disponibles et l’adoption de bons comportements peut faire la différence. Il est notamment important d’informer tous les utilisateurs de chauffage au bois sur les bons gestes à pratiquer pour réduire la pollution de l’air de manière importante.

POUR ALLER PLUS LOIN

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Tout comprendre : la pollution de l’air

L'air que nous respirons n'est pas toujours de bonne qualité. Que recouvre la pollution atmosphérique ? D'où vient-elle ? Quelles sont ses conséquences ? Mais, surtout, comment faire pour la réduire ? Ce guide vous propose un tour d’horizon.

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