Pourquoi repenser l’urbanisme est-il important ?
Les Français vivent maintenant les conséquences d’une expansion urbaine souvent effrénée. Les distances entre domicile et travail obligent à des trajets longs, coûteux et polluants. Les commerces de proximité disparaissent au profit de vastes zones commerciales en périphérie. À l’inverse, une densité visant à limiter l’étalement urbain peut être synonyme à la fois de durabilité, de proximité des services et de qualité de vie.
Face à l’augmentation de la population, il s’agit de repenser l’urbanisme. Et de réfléchir à des aménagements qui respectent les principes du développement durable.
Ils doivent aider à réduire la consommation d’énergie, rendre l’air plus sain, préserver la biodiversité, réduire l’artificialisation des sols naturels et agricoles et la surchauffe urbaine, participer à la lutte du climat.
Comment faire ?
Il concerne le plan « Ville durable » et ses programmes sur les écoquartiers, la revitalisation des centres-bourgs ou la nature en ville.
À quels besoins et usages correspondent-ils ? On questionne la dimension environnementale de ces futurs aménagements. La localisation est-elle adaptée aux usages attendus ? Quelles dessertes sont envisagées pour limiter les déplacements inutiles ? Pour construire, il faut des ressources. Peut-on en limiter l’utilisation ? Est-il possible de substituer aux matériaux classiques des matériaux biosourcés ou recyclés ? Les nouveaux ensembles consomment de l’énergie. Comment réduire cette consommation ? Quelle place donner aux énergies renouvelables et lesquelles ?
Dans tous les programmes de renouvellement urbain et de revitalisation comme ceux dédiés aux centres bourgs en s’appuyant sur les démarches et outils de la ville durable (label EcoQuartier, démarche AEU2®...).
Concrètement, les documents de la planification stratégique communale (PLU) et intercommunale (SCOT et PLUi), ainsi que les règlements des Zones d’Aménagement Concertées (ZAC), intègrent des exigences sur le déploiement de trames vertes et bleues, l’organisation de modes de déplacements doux, la densité, la production d’énergies renouvelables, l’adaptation au changement climatique...
D’autres solutions sont privilégiées pour assurer le développement local, comme la reconversion des friches industrielles ou l’utilisation de logements vacants. On fait entrer la nature et/ou de nouvelles activités économiques sur les anciens sites industriels désertés, par exemple en installant des parcs de production d’électricité photovoltaïque.
Indicateurs
78 % des Français habitent dans une ville. Source : (ADEME)
86 000 ha de terres sont artificialisées chaque année. Source : (ADEME)
150 000 ha de friches industrielles en zone urbaine. Source : (ADEME)
17 millions de personnes travaillent hors de leur territoire. Source : (Insee, 2013)
> 80 % font le trajet domicile-travail en voiture. Source : (ADEME)
Ils le font déjà !

Ville moyenne de Bretagne - 100 100 habitants
Création d’un nouveau quartier, avec des commerces, des petits immeubles basse consommation et des maisons individuelles à ossature en bois, équipées de panneaux photovoltaïques afin de retenir les jeunes ménages modestes qui partent s’installer en périphérie.
Une partie du parc est destinée au logement social, afin de favoriser la mixité. On y trouve des jardins partagés et des composteurs collectifs. La zone est aménagée pour favoriser les déplacements doux.

Petite ville en Auvergne-Rhône-Alpes - 7 500 habitants
Achat d’un ancien site industriel afin d’y construire une salle polyvalente (fêtes, congrès) avec 15 000 m2 d’espaces publics autour.
Les terres dépolluées sur place ont été réutilisées pour aménager une colline paysagère ; l’ancienne friche a été végétalisée afin de désimperméabiliser les sols. Ce projet a permis d’éviter l’artificialisation d’une surface représentant pratiquement 4 terrains de football.

Communauté d’agglomération de Martinique - 157 000 habitants
Création d’un parc d’activité de 8 hectares suivant la démarche d’Approche environnementale de l’urbanisme®.
Les infrastructures comprennent une station d’épuration, un réseau de transport en commun intégré au site, ainsi que des services, des petits commerces et un centre médical. En outre, les entreprises qui s’installent sur le site sont accompagnées par six agents de la communauté afin qu’elles respectent les normes de cette « écozone ».

Ville des Pays de la Loire - 25 600 habitants
Construction d’une ZAC, avec 850 logements à la clé afin d’intégrer l’enjeu environnemental dès la conception.
Des exigences ont ainsi été formalisées sur la performance énergétique des bâtiments, la présence d’espaces verts, la gestion des zones humides et les déplacements des futurs occupants. Lesquels ont été accompagnés en amont de leur projet, notamment lors de réunions avec les équipes techniques et l’architecte conseil ; il s’agissait de s’assurer de l’application des normes environnementales, en particulier sur le volet énergétique - un document annexé à leur acte de vente.
Élu(e), je peux...
- Agir sur les documents de planification pour y inscrire des exigences environnementales élevées : règles de densité, présence de la nature, production d’énergies renouvelables...
- Reconfigurer certaines zones de mon territoire, en transformant des parkings ou des friches en espaces naturalisés et en espaces publics destinés à plusieurs usages et pour tous.
- Préserver les espaces naturels et établir une compensation systématique des espaces utilisés grâce à la végétalisation, la désartificialisation et la renaturation d’autres endroits, équivalents en surface.
- Anticiper la réversibilité des lieux, l’adaptation à l’évolution des usages et à la mutualisation des services, dans tous les nouveaux projets urbains.
- Proposer aux associations des terrains municipaux afin d’encourager la création de jardins partagés ou d’exploitations agricoles, notamment par des personnes modestes ou en réinsertion.
Ma fiche récap
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