Végétaliser nos villes
Les citoyens expriment de plus en plus fortement le besoin d’un accès à la nature. La végétalisation est aussi une priorité pour les collectivités d’autant qu’elle est l’un des leviers de l’adaptation des territoires au changement climatique, en favorisant la limitation de la surchauffe urbaine notamment en période de canicule et de l’artificialisation des sols.
Pourquoi donner plus de place à la nature en ville est important ?
S’oxygéner, procurer bien-être et fraîcheur, préserver la biodiversité et la qualité de l’air, être une source d’alimentation locale… Ces actions sont autant de petits poumons verts pour nos quartiers, bénéfiques pour l’environnement, la qualité de vie, la santé des habitants et l’attractivité de la cité.
Chiffres clés pour comprendre
20 000 ha d'espaces naturels artificialisés chaque année en France, pour construire des logements, des routes, des bâtiments, etc. Source : France Stratégie, 2019 Source :
20 kg ! c'est la quantité des particules présentes dans l'air qu'un arbre peut absorber par an Source : ADEME Source :
-0,5 à -2 °C dans les rues grâces aux végétaux afin de lutter contre les îlots de chaleurs Source : ADEME Source :
Comment faire pour végétaliser nos villes ?
On recrée des espaces verts
On associe les habitants au choix des projets et à la gestion des espaces.
Toits, murs, trottoirs, places, cours d’école…
On plante !
On boise les rues
On favorise les essences locales et non allergisantes.
On agrandit la surface de la nature
On met en place des jardins partagés, des plans d’eau, des tapis de plantes grasses, des prairies végétales ou des potagers sur les toits des bâtiments, des plantes grimpantes ou comestibles sur les façades des immeubles.
On entretient les espaces verts
Avec des méthodes plus respectueuses de l’environnement pour préserver la biodiversité - fauchage tardif, taille douce des arbres, récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage, etc.
On s’engage dans la démarche « Terre saine »
Le « Zéro phyto » arrête totalement l'usage des pesticides, fongicides et engrais chimiques, dans les cimetières, terrains de sport, espaces verts, parcs…
On donne aux citoyens un « permis de végétaliser »
Cette autorisation est donnée sur l’espace public, pour semer des roses trémières au pied des arbres, remplir d’herbes aromatiques des pots dispersés sur les trottoirs…
On stoppe la progression du béton
On s'inscrit dans le principe d’un arrêt de l’artificialisation des espaces naturels dans le Plan local d’urbanisme et/ou le Plan local d’urbanisme intercommunal.
On installe des ruches
Les abeilles participant à la pollinisation de 80 % des plantes à fleurs.
Élu(e), je peux...
- Préserver les espaces naturels, agricoles ou forestiers existants.
- Lancer une opération de plantation d’arbres.
- Mettre de la végétation sur le toit de certains bâtiments publics, dans les cours d’école…
- Éradiquer les produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts.
- Réaliser des aménagements pour récupérer l’eau de pluie pour l’arrosage des jardins municipaux.
- Impliquer les citoyens en leur donnant l’autorisation de verdir les espaces publics, en mettant en place des jardins et potagers partagés…
- Mobiliser les jeunes en favorisant l’installation, dans les établissements, d’hôtels à insectes, de basses-cours, de mares, de potagers pédagogiques.
Convaincre mon territoire
- En améliorant la qualité de l’air, vous protégez la santé des citoyens. La pollution atmosphérique est considérée comme la première cause environnementale de mort prématurée dans le monde. Selon une étude de Santé publique France, dans les zones urbaines françaises de plus de 100 000 habitants, 15 mois d’espérance de vie sont perdus à cause de la pollution aux particules fines.
- Avec de la pédagogie, vous faites bouger les lignes.
- Le bois est une ressource naturelle utilisée depuis des millénaires pour se chauffer. Vous affirmez que votre intention n’est pas d’interdire cette pratique. Un accompagnement est nécessaire pour persuader les habitants, qu’avec des appareils plus modernes et des pratiques adaptées, il est possible d’en diminuer l’impact.
- « Ce n’est pas moi, automobiliste, qui pollue ; c’est l’industrie ou les poids lourds ». Pour ne stigmatiser aucune catégorie de population, vous montrez qu’une action globale est menée, s’attachant à réduire les sources de pollution dans différents secteurs, en concertation avec les acteurs. En constatant que la lutte est menée sur plusieurs front, chacun est plus enclin à prendre des initiatives pour modifier ses habitudes.
Chiffres clés pour agir
85 % des Français considèrent importante la proximité avec un espace vert Source : UNEP-IFOP, 2016 Source :
3 à 5 °C est la baisse de la température urbaine que les arbres d'ombrage permettent d'apporter. Ils diminuent aussi de 50 à 60 % la consommation énergétique de la climatisation Source : ADEME Source :
100 g de particules fines sont piégés en moyenne par un arbre en ville sur une année Source : Cité verte, 2011 Source :
Ils le font déjà !
Commune du Grand Est - 20 000 habitants
Une dizaine de ruches municipales sont installées au sommet d’une tour, près d’une station de pompage et dans le jardin de la médiathèque.
L’association « J’adopte une ruche », financée par des parrains, se charge d’entretenir les ruches et de récolter le miel. 50 kg par an ! Qui vont garnir les colis envoyés aux personnes âgées défavorisées. Et devenir ville « amie des abeilles », cela veut dire éliminer les pesticides, planter des espèces mellifères dans les rues, créer des vergers…
Commune d’Île-de-France - 53 400 habitants
Une Charte de végétalisation, qui encourage la participation des habitants, des associations et des conseils de quartier pour donner un coup de pouce à la nature dans le domaine public.
Les volontaires ont l’autorisation de jardiner près de chez eux, en respectant certaines règles. Le « comité de végétalisation » les accompagne, avec des conseils sur les espèces adaptées à la ville et les pratiques respectueuses de l’environnement.
Ville des Hauts-de-France - 22 000 habitants
« Zéro Phyto » et gestion différenciée pour entretenir 400 ha d’espaces naturels.
L’éco-pâturage remplace le fauchage motorisé, les massifs de fleurs luttent contre les mauvaises herbes, la taille douce des arbres avec un recyclage des copeaux et la permaculture sur des terrains agricoles participent à la biodiversité.
Concrétiser et financer la végétalisation des villes
Budget
L'ADEME et ses directions régionales lancent régulièrement des appels à projets et/ou des appels à manifestation d'intérêt, retrouvez toutes nos subventions.
CDC Biodiversité, filiale de la Caisse des dépôts, est un investisseur pour la conception ou l’aménagement de projets.
Contacts & Données
L’ADEME met à disposition des ressources très complètes sur sa page dédiée pour passer à l’action « Végétalisation de nos villes ».
Plante & Cité, association spécialisée dans les espaces verts et paysages, propose de la documentation et des pistes d’action.
L’Office français de la biodiversité apporte de la connaissance et de l’expertise.
« Plus fraiche ma ville », le site outil d’aide à la décision pour vous accompagner dans le choix de solutions de rafraîchissement urbain pérennes et durables.
Des ressources pour aller plus loin
- Téléchargez la fiche récap Agir (PDF - 1,1 Mo)
- Téléchargez la fiche récap Comprendre (PDF - 850 ko)
- Toutes les fiches Actions
- Ils l'ont fait - Végétation et rafraîchissement urbain
- Vidéo - C'est quoi le permis de végétaliser ?
- Guide - Reconversion des sites et des friches urbaines polluées
- Expertise - Aménager la nature en ville