Agriculture urbaine

En plein développement partout dans le monde, l’agriculture urbaine regroupe une grande diversité de pratiques : des projets en pleine terre à la culture hors-sol en aquaponie, en passant par des projets de permaculture, ou encore des projets d’élevage ou pâturage.

Sommaire

Pourquoi soutenir le développement de l’agriculture urbaine ?

Récréative et symbolique, l’agriculture urbaine portée par des habitants permet de :

  • renouer le contact avec une certaine forme de nature et de saisonnalité
  • favorise la participation citoyenne
  • jouer un rôle dans l’économie circulaire
  • favoriser des circuits courts pour quelques denrées

Pédagogique, elle permet aux consommateurs de se réapproprier la phase de production de l’alimentation, d’avoir accès à des produits locaux et de les inciter à modifier leurs régimes alimentaires en allant vers plus de durabilité.

Toutefois, l’agriculture urbaine n’est pas une solution miracle pour nourrir les citadins : les enjeux agricoles les plus importants résidents dans la préservation de l’agriculture rurale et de la qualité des sols, en luttant notamment contre l’étalement urbain et certaines pratiques culturales.

Les projets d’agriculture urbaine doivent être envisagés comme un maillon des projets alimentaires territoriaux (PAT). Ceux-ci permettent d’avoir une vision globale des besoins du territoire pour pousser les projets les plus adaptés.

Les communes engagées dans des Projets alimentaires territoriaux (PAT) et/ou favorisant l’agriculture urbaine ont démontré leur capacité à répondre plus rapidement et facilement à un des besoins primaires : s’alimenter de façon saine, durable, équitable.

Chiffres clés pour comprendre

78 000 hectares de terres agricoles sont consommés par l'urbanisation Source : ADEME Source :

1 400 emploi en Île-de-France en agriculture urbaine Source : Association française d'Agriculture urbaine professionnelle Source :

800 000 c'est le nombre estimé de personnes impliquées dans l'agriculture urbaine et périurbaine à l'échelle mondiale Source : FAO Source :

Comment faire pour développer une agriculture urbaine sociale et solidaire ?

On favorise une agriculture urbaine sociale et solidaire ayant un objectif de production alimentaire tout en créant des emplois d’insertion et/ou des filières solidaires.

On favorise le développement de projets d’économie sociale et solidaire (ESS) et l’implication des citoyens dans le financement (coopérative, financement participatif), dans le bénévolat ou/et la consommation (vente directe).

On soutient les projets émanant d’initiatives citoyennes et collectives se développant dans un secteur non-marchand sans but lucratif et donnant une large part à la participation citoyenne : les jardins partagés, pédagogiques, familiaux, les poulaillers collectifs, et également les projets axés sur la sensibilisation et l’éducation. Ces projets sont portés par les citoyens eux-mêmes, par les collectivités territoriales et même par des entreprises qui souhaitent mobiliser leurs employés.

On développe des démarches d’économie circulaire (réemploi recyclage) sans faire appel à des technologies sophistiquées ou énergivores.

On soutient les initiatives de compostage, de gestion durable de l’eau (cuves, paillage...), etc.

On stimule des projets d’agriculture urbaine servicielle, à des fins d’aménagement et de gestion de l’espace public : vergers, vignes dans les parcs et les rues, éco-pâturage pour entretenir les espaces, mise en place de ruches pour améliorer la pollinisation et participer au maintien des abeilles domestiques.

Engager l’action pour développer une agriculture urbaine sociale et solidaire

Avec quelques élus, rendez visite aux communes et villes déjà engagées qui ouvrent volontiers leurs portes pour partager leurs pratiques. C’est un premier pas utile pour découvrir à quoi peut ressembler l’agriculture urbaine ?

Élaborez une cartographie des espaces pouvant être consacrés à l’agriculture urbaine : terrains arables à sanctuariser, friches à reconquérir, mais aussi places, cours d’école, toits d’immeubles, espaces verts à usage paysager... Consacrez un volet de cette cartographie à l’historique des sites, afin d’identifier les risques de pollution des sols. Ce diagnostic recense aussi les acteurs impliqués dans les multiples formes d’agriculture urbaine : des entreprises ou associations spécialisées aux jardiniers amateurs, en passant par les travailleurs sociaux, les animateurs des Projets d’alimentation territoriaux (PAT), les gestionnaires de biodéchets, les aménageurs, le monde agricole etc. Ensemble vous pourrez créer une dynamique locale cohérente.

Donnez une traduction concrète au projet en l’inscrivant au Plan local d’urbanisme (PLU) et/ou PLU intercommunal, par exemple en adaptant les règles pour favoriser l’implantation des productions agricoles. Le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) est également un outil à activer.

Créez une gouvernance de l’alimentation afin que ces projets soient co-construits :

  • en rassemblant les ressources internes (élus et équipes techniques des services aménagement, urbanisme, déchets, agriculture, climat-énergie, sans oublier le social, l’éducation, la santé, et les espaces verts)
  • en y associant les acteurs externes précédemment identifiés
  • en élargissant à des représentants des citoyens...

Créer une ville nourricière implique de changer les comportements de tous :

  • communiquez et faites de la pédagogie
  • ancrez votre action dans le long-terme en signant la charte de l’Association française pour une agriculture urbaine professionnelle

Élu(e), je peux...

  • Réserver dans les projets d’aménagement des espaces pour des projets d’agriculture urbaine : jardins partagés, micro-fermes, ruchers...
  • Soutenir des expérimentations de cultures agricoles en milieu urbain (ferme urbaine, murs végétaux, productions maraîchères sur les toits...).
  • Accorder aux habitants des « permis de végétaliser », leur fournissant outils et conseils pour planter fleurs et herbes aromatiques dans l’espace public.
  • Soutenir les initiatives de suivi et d’analyses des contaminants pour assurer une production saine aux citoyens du territoire.

Convaincre mon territoire

  • Développer l’agriculture urbaine va au-delà de la plantation de quelques arbres et plantes, ou de la création de quelques espaces. C’est un moyen de repenser l’aménagement et une opportunité de rendre son territoire plus résilient, plus robuste face aux enjeux de notre siècle comme le changement climatique, la pollution, l’érosion de la biodiversité. Les projets d’agriculture urbaine participent aux îlots de fraîcheur et permettent de rendre les sols perméables, de lutter contre les inondations…
  • Outre l’aspect pédagogique, encouragez une production alimentaire, au plus près des besoins. Elle est créatrice d’emplois locaux. Une dimension sociale participe à l’attractivité de votre territoire.
  • Proposez aux habitants une nouvelle qualité de vie autour du « bien manger », du goût, d’une alimentation bonne pour la santé et l’environnement.
  • Ces actions permettent de reconnecter les « urbains » à la nature et aux travaux d’agriculture. Elles créent aussi une dynamique entre les citoyens et les acteurs locaux et contribuent à vivifier le lien social.
  • Bonus : l’agriculture urbaine s’incarne dans des projets concrets qui peuvent rapidement sortir de terre !

Chiffres clés pour agir

40 ha de terre ont été mis en culture à Marseille, avec 20 exploitations agricoles professionnelles Source :

13 tonnes de légumes ont été produits en 2019 dans la ferme urbaine bio de Grenoble Source :

9 ha de jardins potagers à Roubaix (59) sont gérés par 20 associations de quartier Source :

Ils le font déjà !

Concrétiser et financer le développement d’une agriculture urbaine

Budget

L'ADEME et ses directions régionales lancent régulièrement des appels à projets et/ou des appels à manifestation d'intérêt, retrouvez toutes nos subventions.

  • Le Plan de relance de 100 milliards d'euros prévoit des investissements pour développer les jardins partagés et l'agriculture urbaine.
  • L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) est amenée à lancer des appels à projet comme par exemple « Quartiers fertiles » pour encourager le développement de l'agriculture urbaine dans les zones concernées par le nouveau programme de renouvellement urbain.
  • L'ADEME peut apporter des financements pour la dépollution des sols.
  • Les Agences de l'eau financent des actions pour désimperméabiliser les sols, qui serviront de potagers/vergers dans les écoles.
  • Des fondation privées financent des projets d'agriculture urbaine à travers des appels à projets.

Contacts & Données

L'Association française de l'agriculture urbaine professionnelle (AFAUP) vient en soutien aux collectivités, avec des ressources techniques et juridiques.

Les directions régionales de l'ADEME peuvent proposer de l'animation, du partage d'expérience, de l'accompagnement de projets et de la mise en réseau.

L'association Si t'es jardin, initiée par le Comité national de liaison des régies de quartiers (CNLRQ), développe des jardins potagers urbains et solidaires, en lien avec les habitants. Ce dernier a publié un guide de l'alimentation durable.

L'Institut des sciences et des industries du vivant et de l'environnement, AgroParisTech, produit de nombreuses connaissances sur le sujet.

Urban Food Future est un site d'information accessible en français.


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