Conseil
Réduisez l’impact écologique des biens d’équipement et de consommation en plastiques, élastomères et composites
Approvisionnement sécurisé, réduction de la dépendance aux matières premières fossiles, anticipation de la réglementation, et impact environnemental maîtrisé : les services de l’ADEME pour le réemploi, le recyclage et la décarbonation bénéficient à l’environnement et à votre activité.
POUR QUI ? Plasturgistes et transformateurs des matières plastiques, compoundeurs
- Décarboner votre activité et réduire l’empreinte environnementale des produits et des procédés
- Sécuriser votre chaîne de valeur
- Accéder à certains labels distinctifs et remporter de nouvelles opportunités de marché
Comment engager l’industrie du plastique, élastomère et du composite dans la transition écologique ?
Les bénéfices de l’écoconception et de la transformation du service
Pour atteindre les objectifs collectifs, il est indispensable d’écoconcevoir les produits et de transformer les services en visant la sobriété. À chacun son niveau, l’important est de lancer la démarche avec l’engagement de toutes les parties prenantes de votre structure.
Transformer un produit à usage unique en une offre de service complète via le réemploi vous ouvrira de nouveaux marchés.
L’écoconception permet de réduire l’empreinte environnementale de vos produits, d’accéder à des labels particuliers et sélectifs, et de sécuriser la production de vos produits.
Quelques exemples d’actions d’écoconception pour des produits en plastique :
- allègement du poids de matière utilisée
- amélioration de la recyclabilité du produit
- incorporation de matière première recyclée en substitution à de la matière vierge
- allongement de la durée d’usage
Mettre en œuvre une démarche d’écoconception vous amène à trouver le meilleur équilibre entre les exigences environnementales, sociales, techniques et économiques : anticiper la demande du marché, gagner en avantage concurrentiel ou bénéficier de bonus dans le cadre de la responsabilité élargie des producteurs via votre éco-organisme.
Guide et méthode
Écoconception des composites
Ce guide comprend une cartographie qualitative et quantitative des flux matières et gisements de déchets dans l'industrie française des composites et dresse un état de l'art des solutions composites à faible impact environnemental et des possibilités de revalorisation actuelles des déchets composites.
Guide et méthode
Écoconception des emballages (PDF – 7,8 Mo)
Le Pôle Écoconception vous propose à travers son guide (73 pages) une approche d’écoconception en grande partie basée sur les compromis que l’on peut réaliser dans les diverses fonctions d’un emballage.
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Aide financière
Investissements : financer les équipements nécessaires au réemploi-réutilisation et à la réparation (hors emballages)
Développez une activité pour la seconde vie d’objets/matériaux en vue de leur réemploi-réutilisation, en assurant la collecte préservante, la traçabilité et la remise en état.
Comment démarrer votre démarche d’écoconception ?
Enjeux, outils, analyse du cycle de vie, performances environnementales… Élaborez une démarche d’écoconception adaptée à votre structure et à votre marché.
Lancez une démarche d’écoconception
L’incorporation de matières recyclées, un levier de la décarbonation et de la souveraineté matière
Plastique, acier, bois… Les matières premières que vous utilisez dans vos process de fabrication représentent un coût financier et environnemental important et incontournable sans changement majeur.
Pour le plastique vierge, la volatilité des prix est une problématique permanente qui risque de s’accentuer et la phase de leur production et transformation concentre entre autres 90 % des émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble du cycle de vie des plastiques.
Produire mieux avec moins, en limitant les pertes, les rebuts et les invendus à toutes les étapes de la production sont des actions mises en place depuis toujours par les industriels.
L’incorporation de matière recyclée permet de plus la réduction de l’empreinte carbone du produit, principalement en évitant la combustion du déchet et la production de matière vierge. En utilisant une matière recyclée localement, vous sécurisez vos approvisionnements à des prix plus stables que les cours du plastique vierge. Vous créez aussi un partenariat fort avec des entreprises qui détournent les déchets de l’enfouissement ou de l’incinération.
Avec la modernisation des équipements, ces projets d’incorporation sont souvent couplés à une recherche d’économie énergétique, par exemple, en récupérant la chaleur fatale des équipements ou en réduisant les temps de chauffe.
Pour réaliser un état des lieux, construire une stratégie ou passer à l’action, nous vous recommandons notre page dédiée à la réalisation d’un bilan de vos émissions de gaz à effet de serre.
Garantir un approvisionnement stable, de qualité et en toute transparence
Réincorporer les chutes et rebuts de production
Un des points communs entre tous les plasturgistes aujourd’hui est la volonté pour des raisons économiques évidentes, mais aussi pour produire le moins de déchets possible, de réincorporer dans sa production les chutes et rebuts générés par les procédés de fabrication du produit.
Dans certains cas, par exemple, si le produit fabriqué est en monomatière thermoplastique, les chutes et rebuts seront facilement broyés et réincorporés tels quels dans la production. L’acquisition d’un broyeur en fin de ligne ou la prestation chez un partenaire sont des solutions communément mises en place. Ce geste « sans regret » vous permettra d’économiser des dépenses en matière et des coûts de traitement des déchets.
Si les rebuts ou les chutes de production sont plus complexes, des études et des investissements sont généralement nécessaires. Dans tous les cas, il faudra d’abord s’assurer que l’optimisation pour réduire à la source la production de ces déchets a été menée avec une démarche d’amélioration continue.
Intégrer une activité de production de matière recyclée (MPR)
Certains acteurs de la plasturgie vont jusqu’à faire le choix stratégique d’intégrer la production de MPR nécessaire à leurs activités principales de production de produit. Cela leur garantit un approvisionnement en MPR correspondant parfaitement à la qualité qu’ils souhaitent en réduisant les coûts intermédiaires et permettant une incorporation progressive et stable sur le long terme.
Garantir ou s’assurer de la traçabilité des MPR
Le choix de certifier et/ou d’incorporer une matière recyclée certifiée représente un autre atout dans la sécurisation des débouchés de vos produits. L’adoption de différents référentiels de certifications, des normes permettront de garantir à vos clients, aux acteurs en aval de votre chaine de valeur, la qualité, l’adéquation par rapport à l’usage et les encourager dans leur démarche de substitution de la matière vierge ainsi que de démontrer l’incorporation de matière recyclée et bénéficier des avantages de cette démarche.
L’ADEME soutient aussi la recherche et les thèses
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Aide financière
Programmes de recherche
S'ouvre dans une nouvelle fenêtreDes appels à projets recherche (APR) sont régulièrement publiés et peuvent intégrer un volet sur l’économie circulaire.
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Aide financière
Programme Thèse
S'ouvre dans une nouvelle fenêtreChaque début d’année, l’ADEME lance un appel à candidature de thèses pour sélectionner les thèses jugées les plus pertinentes sur des sujets de la transition écologique qui seront cofinancées et co-accompagnées.
Relais et services ADEME en région
Retrouvez les retours d’expérience de ceux qui l’ont fait
Les retours d’expérience en chiffres clés
- 124 entreprises soutenues par ORMAT en 2023 et 2024 pour leur projet d’étude ou d’investissements concernant la thématique du plastique.
Source : ADEME - 1,5 Mt d'émissions de CO₂ équivalent ont été évitées en 2019 par le recyclage effectué en France.
Source : ADEME - 14 % c'est le taux d’incorporation moyen de matière plastique recyclée en France.
Source : ADEME (PDF - 2,1 Mo)
Les enjeux écologiques des plastiques, des élastomères et des composites et les leviers à mettre en place
Alors que la consommation mondiale de plastiques primaire est de 431 Mt en 2019 selon l’OCDE et pourrait augmenter de 70 % d’ici 2040 selon l’UNEP, les impacts environnementaux seront démultipliés tout au long du cycle de vie. Il est important d’agir en parallèle sur la réduction de la consommation et sur la circularité du modèle via le recyclage.
Quatre impacts majeurs :
- Le secteur a contribué à 3,6 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales en 2023, dont près de 90 % attribués à la fabrication et la transformation, et 10 % pour la fin de vie.
- 38 Mt de déchets macroplastiques sont rejetés chaque année en fin de vie dans l’environnement au niveau mondial avec des conséquences associées sur la faune, la flore et les êtres humains.
- Pendant la phase d’utilisation, des microplastiques sont libérés par frottement, notamment par usure des pneus, lors du lavage des vêtements ou d’autres utilisations des plastiques directement en contact avec l’environnement.
- La diffusion d’additifs ou substance chimique dans l’environnement ou dans les êtres vivants pendant toutes les phases du cycle de vie constitue un enjeu sanitaire et écotoxique majeur à contrôler par la recherche et la réglementation.
Vos questions
D’où viennent les micros et nanos plastiques (MNP) dispersés dans l’environnement et quels sont leurs impacts sur la santé et l’environnement ?
Les MNP sont les morceaux de plastique de moins de 5 mm. L’omniprésence des plastiques dans nos activités a engendré une dissémination généralisée des plastiques dans l’air, les sols, les océans et les rivières les plus éloignés, jusque dans les organes des êtres vivants. Ils ne sont pas uniquement localisés dans certaines zones océaniques ou terrestres, mais envahissent au contraire tout l’environnement, qu’ils soient proches ou très éloignés des zones où ils sont émis.
Une partie des MNP provient de la fragmentation de macro-déchets plastiques par l’action des conditions extérieures (UV, eau, température, frottement...). Ce sont les MNP secondaires.
Les activités humaines sont par nature émettrices de MNP (dits primaires). Les principales sources d’émissions de MNP primaires sont l’usure des pneus par abrasion sur les routes libérant des particules de caoutchouc, et le lavage des vêtements qui relarguent des fibres textiles dans les eaux usées. En agriculture, les sols peuvent être contaminés par l’application directe de microplastique avec l’utilisation de particules d’engrais enrobées de plastique, l’épandage de boues, l’utilisation de plastiques en agriculture (paillage plastique, tunnels, serres…).
Poussières urbaines, plastiques agricoles, granulés volontairement ajoutés dans les produits (cosmétiques notamment) ou perte de granulés durant les transports sont de multiples causes de pollution.
Les impacts sur l’environnement et la santé sont importants du fait de la généralisation de cette pollution, mais les conséquences sur l’homme et la biodiversité sont encore insuffisamment connues.
Quelques problématiques associées :
- Les additifs présents dans les plastiques sont aussi une source de contamination. Ils sont très nombreux et certains sont persistants ou présentent un risque avéré d’écotoxicité.
- Plus la particule de plastique est fine, plus elle s’infiltre profondément dans les organismes vivants et plus sa détection est complexe.
- Les bactéries et autres polluants (comme les hydrocarbures) s’agglomèrent sur les MNPs qui les transportent et contaminent les organismes par ingestion ou inhalation.
- Pour réduire les MNPs, deux solutions, tout d’abord réduire notre consommation globale et l’usage de plastique. Pour les déchets inévitables, une meilleure gestion en fin de vie est indispensable.
Comment la responsabilité élargie du producteur (REP) peut m’aider pour intégrer plus de MPR dans mon produit ou entamer une démarche d’écoconception ?
Si votre produit est soumis à une REP, votre éco-organisme peut vous guider, et, selon les cas, vous apporter un soutien financier pour écoconcevoir votre produit. Cela peut concerner l’intégration de plus de matières recyclées en substitution de matières vierges, l’amélioration de sa recyclabilité, ou encore la mise en œuvre d’un projet d’écoconception plus global. Rapprochez-vous de votre éco-organisme pour connaître les modalités d’accompagnement et d’aide disponibles.
Quelle est la stratégie réglementaire française et européenne sur l’incorporation de matières recyclées dans les produits en plastique ?
Plusieurs textes adoptés ou en projet au niveau européen ou déclinés au niveau national fixent un cadre de plus en plus contraignant sur l’incorporation de MPR dans les produits.
- En 2018, la feuille de route économie circulaire française donne comme objectif de multiplier par 5 l’incorporation de plastique recyclé d’ici 2025 pour atteindre 1,5 million de tonne de MPR incorporée par an.
- Le règlement européen ESPR (Ecodesign for Sustainable Products Regulation) dont le premier texte a été publié en avril 2025 se concentrera entre autres sur le contenu en recyclé et sa traçabilité.
- Concernant les emballages ménagers et professionnels, le règlement européen PPWR (Packaging and Packaging Waste Regulation) fixe des pourcentages minimaux de contenu recyclé issu de déchets plastiques post-consommation pour plusieurs catégories d’emballages à diverses échéances. Notamment, tous les emballages devront contenir minimum 35 % de MPR post-consommation d’ici 2030.
- Pour le secteur automobile, un projet de règlement européen est en cours avec un objectif en discussion de 20 % de plastique recyclé post-consommation dans les véhicules.
Les ressources pour aller plus loin
- Accompagnement – Intégration de MPR
- Dossier ADEME Magazine – Accompagner les industriels vers le « zéro plastique inutile »
- Étude et rapport – Gisements de déchets plastiques pouvant être traités par recyclage chimique et physico-chimique en France
- Centre de ressources – Les éco-organismes agréés
- Étude et rapport – Panorama des modulations 2023 des filières REP
- Étude et rapport – Bilan 3R pour les emballages en plastique à usage unique en France
- Étude et rapport – Déchets : l'essentiel 2024
- Avis de l’ADEME – Les limites des emballages en plastique compostables
- Fiche technique – Les plastiques biodégradables