Mobilité rurale

Rendre les déplacements plus durables est indispensable pour limiter le changement climatique et la pollution atmosphérique, y compris dans les zones périurbaines et rurales. Mais l’enjeu est aussi économique et social. Il s’agit d’assurer pour tous les citoyens un accès moins coûteux à la mobilité, afin que chacun, y compris les ménages défavorisés, puissent accéder à l’emploi, aux services publics, à la santé, aux loisirs.

Sommaire

Pourquoi est-il important d’imaginer d’autres modes de transport en milieu rural et périurbain ?

L’étalement des agglomérations et la dispersion de l’habitat en zone rurale, la localisation des activités économiques et le manque de transports en commun dans ces territoires où vivent 40 % des Français, ont poussé à une utilisation massive de la voiture individuelle qui n’est plus tenable aujourd’hui tant pour le climat, la qualité de l’air que le pouvoir d’achat des habitants des zones périphériques et rurales, contraints d’utiliser leur véhicule au quotidien.

Les collectivités locales, en association avec des acteurs privés ou associatifs, doivent désormais proposer et susciter des façons alternatives de se déplacer, moins polluantes pour l’environnement et moins coûteuses pour leur budget. Il s’agit de maintenir le lien social et l’accès aux services : santé, enseignement, commerces, loisirs… C’est également un atout pour renforcer l’attractivité de leur territoire.

Chiffres clés pour comprendre

1 Français sur 4 a déjà refusé un emploi faute de moyens de transport Source : Laboratoire de la Mobilité Inclusive Source :

70 % des déplacements en dehors des villes se font en voiture contre 61 % en zone urbaine Source : Cerema Source :

20 km c'est la distance moyenne domicile-travail dans les territoires ruraux Source : Cerema Source :

5 000 € par an en moyenne, c'est ce que coûte une voiture pour un ménage, soit 10 à 12 % de son budget Source : ADEME Source :

Comment faire sur le sujet de la mobilité rurale ?

Connaitre les pratiques régulières des déplacements sur le bassin de vie est nécessaire pour élaborer une nouvelle politique de mobilité adaptée aux besoins.

On réalise une enquête sur les habitudes des résidents et leur profil socio-économique, la géographie du territoire et ses pôles d’activité. On identifie les « zones blanches » et les sources d’insatisfaction sur les offres de transport existantes. On pose un diagnostic et on lance des expérimentations.

Développer la mobilité partagée

On l’encourage en aménageant des aires de covoiturage aux abords des routes fréquentées et en créant une plateforme qui permet de mettre en relation conducteurs et passagers. On organise un service d’autopartage pour faciliter la location de particulier à particulier. Un service qui peut être dupliqué au sein des entreprises d’une zone d’activités. On stimule l’auto-stop sécurisé avec des panneaux de signalisation.

Faciliter l’intermodalité vélo/train avec des parkings sécurisés

Soutenir la circulation de véhicules à faibles émissions

Installer des stations de recharge pour voitures électriques et/ou points de ravitaillement pour celles fonctionnant au gaz. La collectivité investit aussi dans une flotte électrique ou au gaz et peut mutualiser son utilisation, par exemple en proposant aux habitants d’utiliser les véhicules quand le personnel ne s’en sert pas.

Traditionnel ou électrique, le vélo est un bon mode de déplacement, y compris en milieu rural et périurbain

Au sein de l’intercommunalité ou en lien avec les communes alentours, on prend des mesures pour le développer. Avec des véloroutes et des voies vertes, des parkings sécurisés, une flotte de vélos électriques en libre-service, un service de réparation, etc.

Sécuriser des itinéraires de « vélobus » ou de « pédibus »

Pour permettre aux enfants d'aller à l’école à bicyclette ou à pied.

Accentuer le service de transport à la demande

Avec des tarifs raisonnables, il permet les déplacements des ménages modestes, des jeunes, des personnes à mobilité réduite, voire des touristes.

Mobiliser les commerçants

Pour qu’ils deviennent « relais colis » afin de simplifier le « dernier kilomètre » de livraison.

Étudier l’installation de « tiers lieux »

Pour permettre le télétravail ou l’organisation de réunions en visioconférence.

Engager l’action pour une mobilité rurale durable

Pour qu’une mobilité durable soit accessible à tous les habitants, vous pouvez devenir un « Territoire à mobilité inclusive » (TAMI). Cela implique d’apporter une diversité de solutions adaptées.

Vous déployez une démarche TAMI, sous l’égide de l’Autorité organisatrice de la mobilité (AOM).

La première étape consiste à mobiliser les différents acteurs au sein d’une instance ad’hoc. AOM, collectivités, associations d’usagers, centres sociaux communaux, missions locales, représentants de Pôle emploi, services de cohésion sociale, etc. partagent les enjeux et initient une approche commune.

Avant de bâtir un plan d’actions, il faut dresser un état des lieux des besoins mais aussi de l’offre de mobilité existante. Une fois les manques repérés, les marges de progrès sont identifiées. À partir de là, les priorités d’action sont définies de façon cohérente avec les objectifs socioéconomiques du territoire. Elles sont complétées par des modalités de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation.

Il est essentiel de favoriser l’expérimentation, le dialogue et les collaborations entre public, privé et citoyens pour qu’émergent de nouvelles solutions de mobilité pertinentes et efficaces (transport à la demande, incitation financière au covoiturage, autopartage, location longue durée de vélos électriques…).

Une bonne coordination entre la commune ou la communauté de communes, le département, la région et les acteurs sociaux, dont les plateformes de mobilité, favorise le bon déroulement du projet dans la durée

Élu(e), je peux...

  • Étudier au sein de l’intercommunalité un plan de mobilité rurale.
  • Organiser un service d’autopartage pour encourager la location de voiture de particulier à particulier.
  • Déployer un plan vélo motivant, avec des pistes cyclables, des aides à l’achat de bicyclettes, un service de location de vélo électrique, des parkings sécurisés près des gares.
  • Encourager le déploiement de plateforme de covoiturage solidaire auprès de réseaux existants.

Convaincre mon territoire

  • Le déploiement de solutions de mobilité durables et peu coûteuses (covoiturage solidaire, vélo, marche, autopartage…) renforce la prise en compte des enjeux environnementaux et de santé publique.
  • La mobilité inclusive est un élément permettant de réduire la fracture sociale et territoriale en offrant aux personnes à mobilité réduite, aux séniors, aux jeunes ou moins jeunes en insertion professionnelle ou à faible revenus la possibilité de devenir autonomes dans leurs déplacements.
  • Permettre à tous de se rendre au travail ou à un rendez-vous médical, d’accéder aux loisirs ou à la culture, ce n’est pas seulement recréer un indispensable lien social. C’est révéler le fort potentiel de redynamisation du territoire.

Chiffres clés pour agir

1 - 3 ans de déploiement pour mettre en place une démarche « Territoire à mobilité inclusive » Source :

Concrétiser et financer la mobilité rurale

Retombées attendues

Création d’emplois non délocalisables :

  • Dans les plateformes de mobilité qui aident les publics fragiles à trouver une solution de transport adaptée.
  • Dans les associations de promotion du vélo (vélo-école et ateliers d’autoréparation).

Budget

L'ADEME et ses directions régionales lancent régulièrement des appels à projets et/ou des appels à manifestation d'intérêt, retrouvez toutes nos subventions.

La dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) est une source de financement pour les petites communes éligibles.

Les régions et départements donnent des subventions pour la mobilité solidaire.

Le programme de Certificats d’économies d’énergie (CEE) Wimoov accompagne le déploiement de nouveaux services de mobilité durable sur les territoires où l’association intervient.

Le programme CEE PEnDAura, propose des solutions alternatives, écologiques et peu coûteuses aux habitants (dont les ménages précaires) ne disposant pas de transports collectifs, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Contacts & Données

L’ADEME et le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), au niveau national et régional.

La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et la Direction départementale des territoires (DDT).

Les cellules régionales d’appui du programme « France Mobilités » accompagnent les innovations dans les territoires périurbains et ruraux/peu denses.

Les associations de promotion du vélo : Vélo & Territoires, le club des villes et territoires cyclables, la FUB (pour les « véloécoles » notamment), le réseau des ateliers d’autoréparation Heureux Cyclage.

Les associations de promotion de la marche/de défense des piétons, réunies au sein du collectif « Place aux piétons ».

Le groupe de réflexion, The shift projet, a publié le « Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone dans les zones de moyenne densité ».

De nombreuses ressources sont disponibles auprès du Laboratoire de la Mobilité Inclusive.


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