Cultiver la ville pour un territoire nourricier, résilient et attractif
Le confinement a généré un engouement pour les drives fermiers, les paniers locaux, les magasins de producteurs… Des citoyens se sont mobilisés pour défendre les marchés de plein vent ; des municipalités, des commerçants ont mis à disposition des locaux pour faciliter la vente de proximité…
La crise sanitaire a ainsi mis en lumière la nécessité d’une relocalisation de l’alimentation et d’une coopération entre territoires urbains, péri-urbains et agricoles. Et montré l’opportunité d’y recréer de l’emploi et de la valeur économique.
Les communes engagées dans des Projets alimentaires territoriaux (PAT) et/ou favorisant l’agriculture urbaine ont démontré leur capacité à répondre plus rapidement et facilement à un des besoins primaires : s’alimenter de façon saine, durable, équitable.
Engager l’action
Avec quelques élus, rendez visite aux communes et villes déjà engagées qui ouvrent volontiers leurs portes pour partager leurs pratiques. C’est un premier pas utile pour découvrir à quoi peut ressembler l’agriculture urbaine ?
Élaborez une cartographie des espaces pouvant être consacrés à l’agriculture urbaine : terrains arables à sanctuariser, friches à reconquérir, mais aussi places, cours d’école, toits d’immeubles, espaces verts à usage paysager... Consacrez un volet de cette cartographie à l’historique des sites, afin d’identifier les risques de pollution des sols. Ce diagnostic recense aussi les acteurs impliqués dans les multiples formes d’agriculture urbaine : des entreprises ou associations spécialisées aux jardiniers amateurs, en passant par les travailleurs sociaux, les animateurs des Projets d’alimentation territoriaux (PAT), les gestionnaires de biodéchets, les aménageurs, le monde agricole etc. Ensemble vous pourrez créer une dynamique locale cohérente.
Donnez une traduction concrète au projet en l’inscrivant au Plan local d’urbanisme (PLU) et/ou PLU intercommunal, par exemple en adaptant les règles pour favoriser l’implantation des productions agricoles. Le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) est également un outil à activer.
Créez une gouvernance de l’alimentation afin que ces projets soient co-construits :
- en rassemblant les ressources internes (élus et équipes techniques des services aménagement, urbanisme, déchets, agriculture, climat-énergie, sans oublier le social, l’éducation, la santé, et les espaces verts) ;
- en y associant les acteurs externes précédemment identifiés ;
- en élargissant à des représentants des citoyens...
Créer une ville nourricière implique de changer les comportements de tous :
- communiquez et faites de la pédagogie ;
- ancrez votre action dans le long-terme en signant la charte de l’Association française pour une agriculture urbaine professionnelle.
Chiffres clés
40 ha de terre ont été mis en culture à Marseille, avec 20 exploitations agricoles professionnelles. Source :
13 tonnes de légumes ont été produits en 2019 dans la ferme urbaine bio de Grenoble. Source :
9 ha de jardins potagers à Roubaix (59) sont gérés par 20 associations de quartiers. Source :
Concrétiser et financer
Contacts & Données
L'Association française de l'agriculture urbaine professionnelle (AFAUP) vient en soutien aux collectivités, avec des ressources techniques et juridiques.
Les directions régionales de l'ADEME peuvent proposer de l'animation, du partage d'expérience, de l'accompagnement de projets et de la mise en réseau.
L'association Si t'es jardin, initiée par le Comité national de liaison des régies de quartiers (CNLRQ), développe des jardins potagers urbains et solidaires, en lien avec les habitants. Ce dernier a publié un guide de l'alimentation durable.
L'Institut des sciences et des industries du vivant et de l'environnement, AgroParisTech, produit de nombreuses connaissances sur le sujet.
Urban Food Future est un site d'information accessible en français.
Budget
- Le Plan de relance de 100 milliard d'euros prévoit des investissements pour développer les jardins partagés et l'agriculture urbaine.
- L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) est amenée à lancer des appels à projet comme par exemple "Quartiers fertiles" pour encourager le développement de l'agriculture urbaine dans les zones concernés par le nouveau programme de renouvellement urbain.
- L'ADEME peut apporter des financements pour la dépollution des sols.
- Les Agences de l'eau financent des actions pour désimperméabiliser les sols, qui serviront de potagers/vergers dans les écoles.
- Des fondation privées financent des projets d'agriculture urbaine à travers des appels à projets.
Convaincre mon territoire
- Développer l’agriculture urbaine va au-delà de la plantation de quelques arbres et plantes, ou de la création de quelques espaces. C’est un moyen de repenser l’aménagement et une opportunité de rendre son territoire plus résilient, plus robuste face aux enjeux de notre siècle comme le changement climatique, la pollution, l’érosion de la biodiversité. Les projets d’agriculture urbaine participent aux îlots de fraîcheur et permettent de rendre les sols perméables, de lutter contre les inondations…
- Outre l’aspect pédagogique, encouragez une production alimentaire, au plus près des besoins. Elle est créatrice d’emplois locaux. Une dimension sociale participe à l’attractivité de votre territoire.
- Proposez aux habitants une nouvelle qualité de vie autour du « bien manger », du goût, d’une alimentation bonne pour la santé et l’environnement.
- Ces actions permettent de reconnecter les « urbains » à la nature et aux travaux d’agriculture. Elles créent aussi une dynamique entre les citoyens et les acteurs locaux et contribuent à vivifier le lien social.
- Bonus : l’agriculture urbaine s’incarne dans des projets concrets qui peuvent rapidement sortir de terre !
Ma fiche récap
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