Améliorer la qualité de l’air intérieur et extérieur à la source

La qualité de l’air est un enjeu de santé publique majeur. Le secteur de la construction est un acteur de l’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans toutes les phases de construction d’un bâtiment. Faites de l’amélioration de la qualité de l’air un atout différenciant pour votre entreprise ! L’ADEME vous propose des outils, des formations et des subventions pour soutenir vos projets.

Quels sont les enjeux de la qualité de l’air ?

Au quotidien, nous sommes confrontés à une pollution de l’air intérieur chronique provenant par exemple des matériaux de construction, des éléments de décoration, des meubles et/ou de polluants biologiques comme les moisissures. À ces polluants s’ajoutent d’autres polluants issus du transfert de l’air extérieur (particules, oxydes d’azote) ou du sol (radon, polluants d’origine anthropiques).

La qualité de l’air intérieur (QAI) est une préoccupation de santé majeure qui s’inscrit dans le 4e plan national santé environnement (PNSE4) et qui se décline dans les régions à travers les Plans régionaux en santé environnement.

La qualité de l’air extérieur est aussi un enjeu de santé publique mondial selon l’OMS, qui estime à 7 millions le nombre de décès chaque année, dus aux effets de la pollution de l’air. 

Vous représentez une entreprise du secteur du bâtiment et des travaux publics ? Vous avez la possibilité d’agir pour réduire la pollution de l’air dans toutes les phases de construction d’un bâtiment.

Améliorer la qualité de l’air : quels bénéfices pour les entreprises ?

Livrer un bâtiment avec un air sain

Le fait de livrer un bâtiment avec un air sain pour ses occupants permet de limiter l’émission de polluants dans l'air, mais aussi de préserver la qualité du bâti.

Devenir éligible aux marchés publics de construction d’établissements recevant du public (ERP)

La loi nᵒ 2010-788 du 12 juillet 2010 dite loi Grenelle II, rend « obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur pour le propriétaire ou l'exploitant de certains établissements recevant un public sensible ».

Des chiffres clés de la qualité de l’air

5 à 8 fois plus l’air intérieur est jusqu’à 8 fois plus pollué que l’air extérieur Source : OQAI Source :

26,7 kt de PM10 émises par le secteur de la construction en 2021 (chiffre annuel national) Source : Rapport SECTEN Source :

19 milliards d'€ coût estimé par an de la mauvaise qualité de l'air Source : OQAI/ANSES Source :

Réduire les impacts des chantiers du BTP sur la qualité de l’air extérieur

Pour baisser ses émissions de polluants atmosphériques, le secteur de la construction doit travailler sur plusieurs postes d’émissions :

  • Bâtiments : les activités de démolition, ainsi que les activités mécaniques en gros œuvre (ponçage ou découpage béton) sont les plus émissives en particules.
  • Travaux Publics : certaines activités émettent et/ou remettent en suspension des poussières, comme le terrassement, la circulation des engins de chantier sur des pistes terreuses non revêtues.
  • Certains matériaux, revêtements, peintures, solvants, émettent des composés organiques volatils.
  • Enfin, les véhicules de transport et engins mobiles non routiers (EMNR) émettent des oxydes d’azote et des particules.

La mise en application des réglementations sur les engins mobiles non-routiers (EMNR) utilisés dans le Bâtiment et les Travaux Publics ainsi que le renouvellement du parc des EMNR ont permis de réduire les émissions de NOx et de particules liées à la circulation de ces engins.

Différentes mesures de prévention peuvent être mises en œuvre pour réduire les émissions de particules : brumisation ou arrosage des matériaux à déconstruire, arrosage monté sur la tête de pelle de déconstruction...

Une solution : mettre en place une charte de bonnes pratiques pour mobiliser les acteurs du BTP afin de réduire les émissions polluantes des chantiers. Co-rédigée par les entreprises et donneurs d’ordres concernés, elle peut comprendre plusieurs niveaux selon les enjeux d’émissions de polluants du chantier. La charte de bonne pratique suit le cycle de vie du projet en proposant des outils dédiés à chacun des acteurs, dès la phase de définition du besoin. Des chantiers pilotes ont montré qu’il est indispensable de réfléchir aux enjeux de qualité de l’air dès les phases amont du chantier.

Construire responsable pour un air intérieur sain avec la méthode ECRAINS®

La qualité de l’air l’intérieur ne dépend pas uniquement des mesures mises en place pour réduire la pollution atmosphérique provenant de l’extérieur. Les matériaux et revêtements utilisés pour la construction des bâtiments peuvent également émettre des polluants. Il est donc essentiel d’intégrer les enjeux de qualité de l’air dès la phase de conception des infrastructures et jusqu’à la livraison des travaux.

Pour aider les acteurs du bâtiment à prendre en compte ces enjeux à chaque étape, l’ADEME a développé la méthodologie ECRAINS®, axée sur une approche préventive de la santé dans ce secteur. Elle vise à réduire de manière durable les émissions de polluants à la source, afin de garantir la qualité des environnements intérieurs sur le long terme.

Le périmètre d’application s’adapte aux spécificités de chaque projet et se décline en 4 missions :

  • gestion des polluants atmosphériques
  • gestion des pollutions du sol
  • gestion des pollutions par les matériaux
  • gestion des pollutions par les systèmes

Guide - En savoir plus sur la méthode ECRAINS®

ECRAINS® s'adresse aux principaux acteurs du bâtiment : Maîtrise d'ouvrage, Maîtrise d'œuvre, entreprises de mise en œuvre. Elle comporte un référentiel commun et des outils adaptés à chaque compétence et chaque type d'acteur.

Se former pour contribuer à améliorer l’air intérieur

Devenez ambassadeur de la méthode ECRAINS®

La méthodologie ECRAINS® concerne les projets neufs et en réhabilitation et vise tous types de bâtiments résidentiels et tertiaires (bureau, santé, enseignement, petite enfance, sport, culture…).

Objectifs de la formation

Devenir ambassadeur de la méthode ECRAINS®. Promouvoir et diffuser la méthode ECRAINS® sur son territoire (Engagement à Construire Responsable pour un Air Intérieur Sain)

Durée : 18h

Modalité pédagogique : MOOC ADEME

Qualité de l'Air Intérieur (QAI) : Ventiler pour un air sain

Sans pré-requis, ce MOOC « QAI : ventiler pour un air sain » est ouvert à tous, acteurs de la construction, grand public et usagers des bâtiments, sur la plateforme MOOC Bâtiment durable.

Objectifs de la formation

Obtenir les clés de compréhension sur la qualité de l'air intérieur (QAI) et la ventilation des bâtiments, afin de pouvoir se lancer dans un projet de construction en tenant compte de ces problématiques majeures. 

Durée : 2h (environ)

Modalité pédagogique : MOOC CEREMA

Financer un poste de chargé de mission qualité de l’air

Aide aux relais : chargé de mission qualité de l’air

Cette aide s’adresse aux personnes morales publiques ou privées (hors particuliers ou services de l’État). Les aides aux relais pourront vous permettre de recruter un poste de chargé de mission pour des projets structurants pour le territoire.

Retours d’expérience inspirants

Retour d'expérience - Chantier Air Climat du Grand Annecy

Le Grand Annecy a mis en place une démarche Chantiers Air Climat afin de mobiliser les acteurs du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) sur la qualité de l'air. Elle donne une méthodologie complète à appliquer sur tout le cycle de vie d’un chantier, dès la phase de définition du besoin.

Guide - Le projet BTP LOG 4.0

Le projet BTP LOG 4.0 a pour objectif de mettre à disposition des acteurs du secteur du BTP un outil logistique d’approvisionnement et de réemploi mutualisé et multimodal pour les chantiers du BTP afin de réduire l’impact environnemental et les nuisances des chantiers en milieu urbain.

FAQ sur la qualité de l'air intérieur et extérieur

En quoi consiste l’évolution de la surveillance dans les ERP (issu du 4ᵉ Plan national santé environnement (2021-2025) ?

Le dispositif de surveillance réglementaire actuel de la qualité de l’air intérieur comprend notamment :

  • une évaluation annuelle des moyens d’aération des bâtiments
  • un autodiagnostic de la QAI obligatoire tous les 4 ans
  • une campagne de mesures des polluants réglementés à faire réaliser par un organisme accrédité
  • un plan d’action

Le 4e Plan national santé environnement (2021-2025) « Un environnement, une santé » a défini le cadre d’une révision de la réglementation de surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les établissements recevant du public.

Quels sont les principaux polluants dans le secteur de la construction ?

Poussières, particules fines et composés organiques volatils sont quelques-uns des nombreux agents polluants générés par le secteur de la construction dont voici une liste d’exemples :

  • les particules fines
  • certains gaz : les oxydes d’azote (NOx) qui regroupent le dioxyde d’azote (NO) et le monoxyde d’azote (NO), l’ozone troposphérique (O), l’ammoniac (NH₃), le dioxyde de soufre (SO), le monoxyde de carbone (CO)
  • les composés organiques volatils (COV) : benzène, formaldéhyde, isoprène…
  • les polluants organiques persistants (POP) dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
  • les métaux lourds : plomb, mercure, cadmium, nickel…
  • les polluants biologiques : légionelles, pollens, moisissures

Quelles sont les sources d’émissions de polluants dans le secteur de la construction et du bâtiment ?

Les sources de polluants dans les espaces intérieurs

À l'intérieur, la qualité de l'air peut notamment être influencée par les matériaux de construction utilisés, l'ameublement, les systèmes de ventilation. Le secteur de la construction est la source de nombreux composés organiques volatils (COV) contenus dans l’air intérieur. Ils peuvent provenir de peintures, de vernis, de solvants, de produits de nettoyage ou de matériaux de construction comme les colles et les revêtements de sol.

L’exposition à ces COV peut être à l’origine de nombreux troubles. Avant toute amélioration technique, l’aération est donc primordiale dans les environnements clos. On recommande 10 minutes par jour d’aération minimum de tous les espaces fermés

Les sources de polluants dans les espaces extérieurs

À l'extérieur, les activités du bâtiment ont également un impact considérable sur la qualité de l’air.

  • les activités de démolition, ainsi que les activités mécaniques en gros œuvre (ponçage ou découpe) sont les plus émissives de particules fines
  • le terrassement, ou la circulation des engins de chantier sur des pistes terreuses non revêtues dans le secteur du BTP émettent aussi des particules fines
  • certains matériaux de construction utilisés génèrent des émissions du fait de leur composition chimique

Le BTP est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre, notamment pour son besoin en transports des matériaux. Il génère à lui seul 23 % des émissions de GES (gaz à effet de serre) en France.

Quels sont les établissements recevant du public (ERP) soumis à l’obligation de surveillance de la QAI ?

Les établissements soumis à la réglementation au 1er janvier 2023

  • les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans (crèches, haltes-garderies)
  • les établissements d’enseignement ou de formation professionnelle du premier degré et du second degré (écoles maternelles, écoles élémentaires, collèges, lycées d’enseignement général, technologique ou professionnel)
  • les accueils de loisirs

Les établissements soumis à la réglementation au 1er janvier 2025

  • les structures sociales et médico-sociales et les structures de soins de longue durée rattachées aux établissements de santé
  • établissements pénitentiaires recevant des mineurs

Des ressources pour aller plus loin

Pour en savoir plus sur l’état des connaissances et des mesures de diminution d'émissions polluantes dans le bâtiment et les travaux publics en faveur de la qualité de l'air :

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