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La protection des océans

Acidification de l’eau, hausse du niveau de la mer et érosion rapide du trait de côte en raison du changement climatique, pollutions, perturbations de la flore et de la faune… Les océans subissent de profonds bouleversements. Plusieurs mesures se mettent en place pour mieux les protéger.

6 février 2023

Durée de lecture : 6 minutes

La réduction de la pollution plastique des océans

La quasi-totalité des déchets marins proviennent de l’intérieur des terres et la grande majorité sont des déchets plastiques qui mettent très longtemps à se dégrader. Rejetés dans la nature ou dans les eaux usées, transportés par les vents, les pluies, les rivières et les fleuves, ils finissent dans les mers et les océans. Certains sont issus de nos consommations quotidiennes (sacs plastiques, bouteilles, mégots, cotons-tiges...), d’autres de l’industrie plasturgique ou d’activités utilisant des plastiques (construction automobile, bâtiment, pêche, industrie textile...).

Chaque année, dans le monde, 8 millions de tonnes de plastiques sont déversées dans les océans (l’équivalent d’un camion poubelle de plastique par minute – source WWF). Si rien ne change, l’océan pourrait, d’ici 2025, contenir 1 tonne de plastique pour 3 tonnes de poissons et, en 2050, plus de plastiques que de poissons (source : Fondation Ellen MacArthur).

Les déchets échoués sur les plages ou le long des cours d’eau ne sont que la partie visible d’une pollution qui va bien au-delà. Il existe une pollution invisible : celle des microplastiques qui mesurent moins de 5 mm et sont souvent invisibles à l'œil nu. On les retrouve partout dans l'océan, y compris dans les zones les plus reculées et les plus profondes, mais aussi dans les sols ou dans l'air que nous respirons.
Ils sont issus de la dégradation des plastiques abandonnés dans l’environnement. Sous l’effet du vent, des courants et des rayons du soleil, le plastique se fragmente en débris de plus en plus petits. Certains sont libérés directement en très petits morceaux comme les particules produites par l'usure des pneus, les microbilles présentes dans les cosmétiques ou les dentifrices rejetés dans les eaux usées, ou les microfibres synthétiques évacuées lors du lavage des vêtements, qui ne sont pas dégradées dans les stations d’épuration. Le lavage des vêtements synthétiques libère 500 000 tonnes de microfibres par an soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique (source : Fondation Ellen MacArthur).

Ces déchets flottant à la surface, tapissant les fonds ou échoués sur les plages, constituent une vraie menace pour la faune marine. Outre les pièges que représentent les bâches ou filets abandonnés, beaucoup d’animaux ingèrent des plastiques qu’ils confondent avec leur nourriture. Selon l’Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), toute la chaîne alimentaire serait impactée, du plancton aux grands prédateurs. Avec des conséquences parfois mortelles : selon l'UNESCO plus d'1 million d’oiseaux et plus de 100 000 mammifères marins seraient victimes de la pollution plastique chaque année.

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Réduire collectivement nos déchets plastiques est une priorité et ce, même si les solutions de recyclage sont en plein développement. Tour d’horizon et conseils pour changer la donne.

L’engagement des collectivités pour des fleuves sans plastique

De nombreux élus de collectivités territoriales et locales se sont engagés dans la lutte contre les pollutions plastiques des rivières, fleuves et océans en signant la charte « Fleuve sans plastique ». Cette charte est soutenue par l’ADEME.

En signant cette charte, les élus s’engagent à adopter et mettre en œuvre au moins une mesure pour chacun des axes suivants :

  • Rendre exemplaire ma municipalité ou mon intercommunalité, qui, comme toutes organisations, génère des impacts sur l’environnement.
  • Limiter le volume des macro-plastiques non collectés afin d’éviter qu’ils se retrouvent, par le vent ou le ruissellement, dans les rivières et fleuves.
  • Renforcer la qualité et l’efficacité du tri par des actions visant l’accessibilité, la simplification, l’attractivité et la systématisation du geste de tri.
  • Mobiliser la filière de l’eau et de l’assainissement autour de la question de la présence des plastiques dans les cours d’eau, incluant eaux pluviales et réseaux d’assainissement.
  • Mener des actions d’insertion en lien avec la lutte contre la pollution plastique, comme les actions de nettoyage des berges des cours d’eau ou des espaces publics.
  • Limiter le recours aux matériaux contenant des dérivés plastiques dans les choix d’urbanisme et d’aménagement de l’espace public : mobilier urbain, peintures de revêtement pour la voirie, etc.
  • Sensibiliser et encourager (par un conventionnement ou une labellisation) les commerçants pour développer la vente en vrac, l’utilisation de sacs, couverts ou récipients recyclables ou réutilisables.
  • Intégrer des critères environnementaux dédiés dans les cahiers des charges et appels d’offres des marchés publics pour favoriser l’écoconception, supprimer le jetable et promouvoir le recyclé, par exemple pour la restauration collective des écoles maternelles et primaires.
  • Informer les citoyens avec des outils construits sur la base d’études scientifiques pour que chacun connaisse la réalité et l’ampleur du problème du plastique et sensibiliser les plus jeunes et le grand public.
  • Supporter la prise d’initiative citoyenne, que ce soit au sein des conseils de quartier, au conseil municipal des jeunes ou via le service civique, et mettre en place des espaces de concertation.
  • Accompagner les initiatives entrepreneuriales en matière d’économie circulaire et de réduction des emballages plastiques.
  • Porter les engagements et messages de cette charte auprès d’un large public : dans les instances institutionnelles que mon mandat me permet de fréquenter, mais aussi auprès de la société civile et des médias que mon mandat d’élu nous permet de mobiliser.
  • Échanger des pratiques et développer des solutions concertées au sein de nos intercommunalités et du bassin, via les Comités de bassin. Partant du constat que la pollution plastique est un marqueur de la mondialisation, je m’engage à favoriser la coopération, notamment vers les pays les moins avancés très touchés par le fléau du plastique.
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Les Maires s'engagent sur 15 mesures pour lutter contre les pollutions plastiques des rivières, fleuves et océans.

La réhabilitation des décharges sur le littoral

Avant la mise en place, dans les années 70, des premières lois relatives aux installations classées pour la protection de l’environnement, les déchets ménagers et industriels étaient envoyés dans des décharges à proximité de leur lieu de production. Alors que le droit de l’environnement progressait (loi littoral, réglementation sur les déchets), ces décharges ont été progressivement interdites, et les anciens sites fermés, certains abandonnés. Parfois éloignées de plusieurs centaines de mètres de la mer, la hausse des océans et l’érosion côtière a provoqué le recul du trait de côte.

Aujourd’hui, 94 décharges sont situées à moins de 100 mètres de la mer. Elles sont une menace environnementale majeure car, à chaque tempête, elles menacent de rejeter dans les océans les déchets accumulés.

L’objectif est d'éviter que ces déchets ne se déversent dans la mer. Il s'agit donc de sécuriser ces sites et de les renaturer en 10 ans.

Trois projets ont été initiés en 2022 avec les décharges de Dollemard en Seine-Maritime (périphérie nord du Havre), Fouras - Pré-Magnou en Charente-Maritime et l’Anse Charpentier en Martinique.

L’ADEME apporte des aides aux collectivités pour réhabiliter ces décharges littorales.

Cartographie des décharges littorales

Cet inventaire est évolutif. Les maires et les associations de protection de la nature peuvent signaler aux préfets des décharges littorales abandonnées (voir page 5 de ce dossier).

Des recherches en cours sur les microplastiques dans l’air, les sols et les rivières  

Ces recherches, lancées en 2022 et coordonnées par l’ADEME et l’Office français de la biodiversité (OFB), se déroulent dans les Hauts-de-France, l’Île-de-France, le Poitou, et le bassin du Rhône.
Première étape : évaluer la nature, les sources et les stocks de microplastiques circulant dans des zones très peuplées ou accueillant de nombreuses activités économiques et dans des environnements naturels (forêt, prairie) ou des surfaces cultivées (en agriculture conventionnelle et biologique).

À l’appui de ces données, les scientifiques pourront mieux comprendre comment les microplastiques passent d’un milieu à l’autre et les pouvoirs publics pourront alors mettre en place des actions pour réduire la pollution plastique avant qu'elle n'arrive dans les océans.

Sensibiliser et éduquer tous les citoyens

De nombreuses actions sont menées par l’ADEME et ses partenaires pour sensibiliser et éduquer les adultes et les jeunes à la protection des océans comme :

Toutes nos ressources éducatives sont à retrouver sur : agirpourlatransition.ademe.fr/acteurs-education

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